Top articles
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Chant de l’éther
( Chandelle et terre ) Je n’ai envie de rien, Ode, au chant délétère. Démon ainsi fiance Mon âme de matière Lente en sa finitude Aux abîmes du faire. Et ma rime, à défaire, Chante en sa fine étude, Flamme où ma hâte y erre. De mon insignifiance, Rôde...
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Que nul ne bouge
Première bougie en mon bouge... Voici donc une année pleine, en cette plaine alsacienne que je pérore, chaque aurore en ce blog. Il a été conçu un peu comme une bouteille à la mer par un poète amer, à peu près impublié, mais à pub lié par la plateforme...
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Si le bon dieu
Si le bon dieu, ‒ Ne t’en déplaise, Cabu, mon vieux, Dans l’outre tombe Existe ; Sans doute au seuil de sa coterie S’était-il fait, En paradis Fendard, la gueule À Cavanna, à Goscinny, Au père Choron ou à Desproges, Enfin tout un cénacle De farceurs Pour...
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Pour défier la mort
Il nous reste à cueillir quelques bouquets d'aurore, Mon amour, quand bien même, âcre, au vent de la bise, L'air qui nous recevait émonde nos désirs. Elle va, l'illusion des rives grimaçantes , Où le rire, figé aux lèvres murmurantes, Invoque nos pénombres,...
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Bacchus
Bacchus est un dieu morne à la pointe du jour ; Sa lèvre enflée exhale une haleine mourante Et ses tristes regards se posent alentour Qui contemplent, hagards, une aube terrifiante, Née de l'impure ivresse. Déchéance affalée Aux lices d’un comptoir en...
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Rime coquette
Ni trot, ni tête : trottinettes ! Les marmots aux mèches follettes, Sur les trottoirs font des pirouettes, Au bêtisier de leurs emplettes. Parfois il est ombre seulette, Dans un recoin, sans galipette, Timide, un petit en cachette Observe un grand qui...
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Des ronds dans l’eau
J’ai vu un vers, à pied, qui me sonnet gaiement Lors je l’ai fait monter dans ma verve ajourée Parole, parabole, afin de faire – crime Vite, quatre à quatrain, rimes énamourées. Là je file bon train mon fier alexandrin En somme, divisé, je devise et m’escrime...
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Girouette
Ou ça s’achète une âme, sûr, y m’en faut une ; Pasque j’en ai assez de compter pour un’ prune, D’être la cinquièm’ roue du vélo dans ma tête Qui tourne à tous les vents comme une girouette. Combien qu’y faut payer, c’est y en promotion, Et dans quelle...
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Raphaël
Enfant, tu avais l’air bonhomme et sûr de toi, Hâbleur et grande gueule, un rien râleur, sournois, Qui te carapatait, en douce, dans mon dos, Après avoir chipé, odorant et bien chaud Le pot de confiture imprudemment laissé À tiédir à portée de ta mine...
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Funambule
Nous sommes funambule au fil de l’existence, Baladin d’improbable aux seuils de notre errance, Peuplée de vains discours en la pose grotesque, Mendiant d’éternité en la rive insulaire. Nulle part, à jamais sans repos, solitaire, On cherche l’équilibre...
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Sous le parapluie
L’onde ruisselle à nos fenêtres, Tout est noyé, se fait mouiller, La brume court sur la forêt, Gouttelettes sont promenoirs. Dans toutes flaques des sautoirs, Nul enfant ne sait l’ignorer, Boire la pluie, rire, touiller : C’est un bonheur aux petits êtres....
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La carie de l’acarien
Un acarien De trois fois rien, Qu’était compaing D’un p’tit saurien Un rien vaurien À Rio s’en vint, Chez les cariocas, Porter son cas. D’une carie, quel grand débat, Voulu qu’on le débarrassa… Un dentiste Pour ma dent triste ! Disaient-ils aux cariocas...
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Intime fief
C’est pas la peine d’en crier, La veine est là, dans l’encrier, Au fond du puits de la mémoire, Flaque d’eau sombre comme moire. Et le silence est notre appui Au sein corrompu de la nuit, Farandole cauchemardesque En vain dessinée comme fresque. Et ce...
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Les lacets
Lacets sont mystères étranges, Qui enragent nos petits anges : Boutons, pressions et fermetures Pièges à menottes peu sûres. « Allons ! Débrouilles-toi un peu, Tu arriveras si tu veux ! » Bout de chou ne trouve pas drôle, Grondé à l’heure de l’école,...
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Le cœur est un refrain
Des souvenirs je prends le bon grain et l’ivraie, La fausse remembrance aussi bien que la vraie, La prose que j’ai dite autant que l’inventée Et de la fleur séchée la fragrance éventée. C’est tout un que cela, je suis seul en ma peau, Et j’aurai beau...
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Ta dague et ton gadin
Ta décade à deux sous, Un soin, poète, poète, Toi qui n’aime à toper À l’onomatopée ; Trop d’hallali Hélas, là, l’aire, T’as ta dague en dessous Et pomme paume empaume. Mâche un machin, Pullule un bide en ce bidule, Tâte un tas de gadins. Drôle est là...
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Synchrotrons
Ne sommes nous que trajectoires, Particules élémentaires Dans un grand accélérateur, Fait pour découdre le social ? Collusion d’un ordre primal, Décérébré par un moteur, Ainsi vont nos trames grégaires, Aux collisions de nos mémoires. À grand bruit, parcelles...
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Où j’ai fait ma maison
Il ne me fut jamais donné de me rejoindre, À moi-même étranger je ne fus qu’une errance, Étoile au point du jour en un ciel déjà mort. Concrète solitude aux jetées du remord, Objet de mon délire et sujet de ma stance Et parmi les poètes, sans doute, le...
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Vers le calme des cieux
Le poème en son rythme et sa rime doublée, Est l’essai de se rendre à son altérité, Conversant avec soi aux trames de l’aurore, L’inconscient se dévoile et longuement pérore. J’en ai fait l’exercice de ma solitude, En cette demi veille est ma sollicitude,...
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Défilé
Tu avais voulu voir, papa, le défilé… Toi, l’ancien maquisard, l’antimilitariste, Qui traitais de mépris la pompe militaire ; « Et tous ces officiers, je les ai vu à l’œuvre Grandes gueules, farauds sur le champ de manœuvre, Quand les balles sifflaient,...
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Rideaux
Dans le champ du social, enfermé en soi-même, Au milieu d’une foule, au biais d’un truchement, D’un écran, voir autour disparaître le monde, Ego auto centré, lové sur sa personne. Et rien d’autre n’existe où le portable sonne, Rien que cet immédiat, toujours...
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D’une muse clémente
Vieux ronchon, quelquefois, ne saurais-tu sourire, Offrir au monde un peu de ta polyphonie Qui ne soit point inscrite en la disharmonie, Une rive insolée que Terpsichore inspire ? Baste, vieux solitaire, émonde ta chanson, Il est des contrepoints qui...
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Au seuil de l’apparence
Prendre sans fin le monde à témoin de soi-même, Hurlant en la rue vide un nom que nul n’entend, Et de gestes pompeux parer sa parabole En sondant les échos de quelque obscur beffroi. Ainsi sommes rendus au parvis de l’effroi, À quémander, toujours, obstinés,...
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Aux limites du monde
Dans le temps de ma vie, tout à la même place, J’aurais donc vu bâtir, et détruire et refaire, L’homme, en ses mains de fer qui guident les machines, En sa puissance accrue forge l’humble nature. Et certes, nous allons partout porter l’injure, En chargeant...
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L’ange gardien
Veille au dedans de moi, furtive sentinelle, Ranime ce brasier afin qu’elle perdure Et brûle en mes ténèbres, cette flamme obscure, L’espérance attiédie sous la cendre mortelle. Où le jour agonise, aux vagues quotidiennes, Souffle, ma petite âme, en ce...