Top articles
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Djembé
Dans ma rue il y a des Omar Des Christelle et des couches-tard Et moi, vraiment, ça me plaît bien Tous ces cousins, cousins germains Qui me viennent de leurs lointains Chanter mon grec en leur latin. Y a des couillons, y a des cornards Ras du front, crânes...
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Nisi Dominus
Mystère, onde, marée. Sur les cordes, mystique, La musique se meut comme une ombre sereine, Au lent balancement d’un songe vénitien, « Cum dederit » exhale sa grave supplique. En la chambre banale où s’éteint mon enfance, En la ville vulgaire où mon âme...
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Le passage
C’est là-bas au bout du passage Que jouent tous les enfants pas sages. On me l’a dit, je n’y vais pas : Je regarde depuis chez moi. Quand ils sont là ça fait du bruit Mais, comme ils ne sont pas polis, Je n’écoute pas les gros mots Qu’ils se crient comme...
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Premiers pas
Image extraite du film "Bébés" de Thomas Balmes (2008) Il a dans son regard le sérieux qui convient Aux vastes entreprises, ses sourcils froncés Sur son regard farouche, au-delà du discours Expriment l’ambition qui l’habite en ce jour. Alors, soudainement,...
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Canción del árbol del olvido
L'arbre au corbeaux de Caspar David Friedrich, 1822 Chanson de l’arbre de l’oubli paraphrase d'après Fernán Silva Valdés En mis pagos hay un árbol que del olvido le llaman donde va a despenarse, vidalitá los moribundos del alma. Il est un arbre en mes...
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Défaite du silence
Le vieux maître surgit qui dépasse l’épure Et l’instrument devient truchement de son âme. Et qu’importe l’archet, la table d’harmonie, Le souffle, le roseau, la clef ou l’embouchure ? La matière vaincue se plie à son vouloir Et par sa vibration l’espace...
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Mille cent douze mercis
À tous les visiteurs, de plus en plus nombreux, ( 1112 depuis ce premier janvier 2016 ), qui viennent se perdre, ou, peut être se retrouver en ces pages, j'adresse mes remerciements les plus chaleureux. Je me rend ce tantôt au centre hospitalier pour...
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Alceste
Si je me considère avec lucidité Dans le quotidien de mon inanité, Lors, je me fais horreur et n’aie nulle pitié Pour celui qui se vautre en mon humanité. Je le vois chaque jour mentir, se compromettre, Pusillanime, lâche et prompt à se soumettre, Dans...
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Coda
J’ai laborieusement chanté, au sein du chœur, Ce puissant Requiem que Mozart composa ; Opiniâtre apprenti qui ânonnait par cœur, Modeste baryton, l’impérieuse coda. Et je me suis chauffé au feu de ce génie, Contemplant, de l’alpage, une cime éternelle...
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Respiration
La ruelle est paisible à l'heure de midi, Un violon mêle au loin sa note aux chants d'oiseaux Et la torpeur s'en vient aux terrasses tranquilles Assoupir lentement l'âme qui se dénoue. Oh, moments délicieux, s'il se peut, portez-nous En l'amoureux transport...
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Petite fugue
La musique, comme l’amour Nous foule dès le point du jour En nos séjours ; La musique est comme l’amour. Et coule, sourd de nos cœurs lourds Comme l’amour ; La musique est notre séjour En nos cours dès le point du jour. Et court, épousant nos atours En...
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En l’éternelle donne
C’est moi qui donne temps au temps, Moi qui façonne ma seconde, L’horloge c’est mon corps battant Qui fait ses bonds en cette ronde. Il ne passe pas ni s’enfuit, C’est moi qui m’use et me délite, Où chaque jour porte son fruit Délétère où la mort s’invite....
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Dans le marbre des voix
Dans le marbre des voix, en de graves contours, Songe d’une oriflamme aux hunes chamarrées, Il se dessine, en creux, cette absence éternelle Où se joue notre écho, en geste de pensée. Dans le cri modulé d’une gerbe insensée, Ainsi vains oripeaux de notre...
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Fin de parcours
Que dira le dernier des hommes Au dernier des enfants humains ? « Dommage, petit, c’était bien, Le festin, déjà est fini ; Je te laisse pour l’infini, Tant pis s’il ne reste plus rien, J’ai souillé sentes et chemins, Peuplé la terre de fantômes... » ?...
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Cerf-volant
Moi, j’ai un cerveau lent ; comme ça, bien souvent, Je m’envole en planant au premier coup de vent : Ne lâche pas le lien qui me tient sur la terre, Oh, si tu prends ma main face à l’heure légère. La nuée, qui m’appelle, embrasse mon sourire Et mon œil,...
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Elise
Dans la modeste école un pupitre de bois Après l’heure de classe attendait les élèves. Elise donnait là, deux fois dans la semaine, La leçon de solfège aux enfants délicats. Je regardais de loin ces surprenants ébats Où, la règle à la main, aimable souveraine,...
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Où ma lèvre murmure
Ex-votos de la source des Roches à Chamalières (première moitié du premier siècle de notre ère), conservés au musée Bargouin de Clermont-Ferrand. Hier après-midi, au musée, en visite,Mon œil fut arrêté par une sépulture.Voici, nous disait-on, l’homo sapiens...
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Suite
Musique est un parfum Qui donne aux hommes l’espérance Elle en apporte les fragrances Au ciel où chante son destin En contrepoints. Comme une fleur en ce jardin Est effluve de la pensée Qui veut danser Aux portes de l’éternité. Frêle, aux lèvres, refrain,...
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Aux embruns du silence
Cordent, les contrepoints, aux traverses du temps, Où triolets festonnent la morne pendule, Tressant l’immatérielle embellie du silence Quand s’éjouit l’univers sous les doigts du vieux Bach. Aux éthers froids et nus que son harmonie pare, Son art, en...
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L’âme allume, elle
À Liselotte Hamm et Jean-Marie Hummel Haute, la Liselotte aime lotte À l’échalote. Là son châle ôte Et l’échalas allécha l’hôte. Genre, maris, dit Jean-Marie, Elus, me hèlent gens marris, Lu, mêle agent, à l’amarre, rit. D’elle et de lui le duo scelle,...
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Kristallen den Fina
Une langue inconnue n’est que sonorités… La poésie renaît, pourtant, de ce mystère Qui charme notre oreille où la parole, nue, Déshabillée du sens, est la porte d’un rêve. Brise, l’imaginaire en nos voiles se lève Et construit son voyage en la vergue...
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La putain majuscule
1. La pub est la putain qui racole au grand jour, Ressassement, marée de litanies vulgaires, Emplissant notre bouche, enragée à gober, Exaspérant nos faims jusque dans les plus viles. Prétentieux et hautains, obséquieux et serviles, Ses princes fanfarons...
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Vingt et un juin
À grand renfort de bruit on fête la musique, Et c’est un borborygme saturé d’amplis, Une plainte électrique déchirant l’azur, Raffut de circonstance en assourdissements. Il semble qu’on voudrait défier les firmaments, Hurler plus fort, ainsi, contre la...
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Devant le crépuscule
Ces braves gens faisaient, humbles, métier d’humain, Usaient la terre autant que s’y usaient leurs reins, Toutes ces rides, à leurs fronts, comme sillons, Leur sueur, pareille à l’eau, irriguant les pâtures. Libres, car retenus par tant de ligatures,...
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Le serment des chats
Hyacinthe Rigaud, (1659-1743), Portrait de Jean de la Fontaine Une fable à la manière de maître Jean, modeste hommage à son éternel génie J’ai ouï dire, de certain rat, Qu’en l’éternelle guerre D’avec les chats, Armistice naguère Vint clore le combat....