Chant de malemort

Chant de malemort

Au boulevard des allongés, Sur l’agenda de malemort, Sont mes rendez-vous arrangés Où guette mon dernier remord. Hélas, une page arrachée Fait que la date, j’en ignore : Ma giberne n'en est fâchée, Certes, n’y veux penser encore. Sans doute, une place...

Lire la suite

Douzaine

Douzaine

Il était une foisLa princesse des bois.Mais il était deux foisDeux princes : désarroi ! Ils s’en vinrent trois foisSe présenter au roiQui les vit quatre fois :Il était aux abois. Il en parla cinq fois,Gardant son quant à soi,À sa fille et six fois,Las,...

Lire la suite

Pendard

Pendard

Jacques Callot, (1592-1635), Les misères de la guerre En potençarde place vais à défâmer,Ma hure dépiécée, céans, jadis ventrue,Démon l’on me proclame ou verbeux matamore,Ribaud de mal forci, taiseux sus ma poterne. Suis ce pendard noirci, ma panse est...

Lire la suite

Bulería

Bulería

José Monge Cruz (1950-1992), dit Camaron de la Isla Ce râle à fleur de cri, cette mélopée sèche Evadée de l’instant ; la guitare qu’on frappe Et ce carcan de rythme impulsant le mystère D’un chant dessous l’azur épuisé de misère ; Le claquement des mains...

Lire la suite

Résilience

Résilience

Photo extraite du film "Little bird" du réalisateur hollandais Boudewijn Koole 1. L’enfant disait, le font buté, La voix têtue, le cœur serré, « Moi, je n’aime pas le passé ! Le passé simple c’est pas vrai, Y a que du passé compliqué, Ca fait mal rien...

Lire la suite

Horlogerie

Horlogerie

Paul Cézanne, (1839-1906), Nature morte à la bouilloire C’est au fond des vielles maisons Qu’on entend l’âme des horloges, Y vaquent, lors, à petits bruits Où, plus encor, bat le silence. Tiquent, taquent à leur semblance, Natures mortes aux beaux fruits,...

Lire la suite

À Ponce-Denis Écouchard-Lebrun

À Ponce-Denis Écouchard-Lebrun

Ponce Denis Écouchard Lebrun, (1729-1807), le « Pindare français »... Je ne veux en ces bris que sont mortes pensées Couchées en ce verbiage alangui de rimailles ; Je ne veux, dis-je enfin, de toutes ces limailles, Que faire naître un ris aux lèvres embrassées....

Lire la suite

Sonnet CXXXVI

Sonnet CXXXVI

François Boucher, (1703-1770), La naissance de Vénus If thy soul check thee that I come so near, Si votre âme se plaint que je m’en vins trop près, Swear to thy blind soul that I was thy Will, Âme aveuglée jurez si j’étais ce vœu ci, And will, thy soul...

Lire la suite

Elytre et litre

Elytre et litre

... Et limaçons à Lima sont, car moucherons les moucheront ... Est-ce que les tiques Sont squelettiques ? Et l’araignée, Elle, à régner, S’en soucie-t-elle Sans coccinelle ? Le scarabée Laisse, car abbé, Courte prière Aux courtilières ! Et limaçons À...

Lire la suite

Le souffle du poème

Le souffle du poème

... robot parmi les machines, le futile, assassin, nous vole et nous exalte ... Nous n’avons rien conquis, pas même notre joie, Nos âmes vendues à l’encan, Sur un lit de mélancolie, Sont parures de draps, froissés par la luxure. Bien que gavés, toujours,...

Lire la suite

Obésité

Obésité

... Engorgé, bourré, saturé, d’âme et de corps défiguré au seuil de mon obésité ... Je suis empli, rempli, gavé Au-delà de la satiété, Mais en moi un vide est gravé, Cens à mon intranquilité. Je ne viens autant que je vais, En chemin restent mes étais,...

Lire la suite

Au sinistre faquin

Au sinistre faquin

... Qu’as-tu fait de ton rire, où ton bonheur, jadis, dupait le noir corbeau, que tu bafouais, ainsi ... Tu n’es pas gai, l’ami. Si ta rime est loquace, Ton verbe, plein de rides, fleure le tombeau. Où sont tes arguties et tous ces à peu près, Jeux de...

Lire la suite

Essie

Essie

La paramécie (Paramecium) est un genre bien connu de protozoaire cilié... Essie est si svelte fillette, Un peu fluette, pas muette. Essie pépie, en son récit : Toujours « et si... », et « quoi qu’on die... », Jamais ne se le tient pour dit. Ainsi Essie...

Lire la suite

Suite

Suite

Musique est un parfum Qui donne aux hommes l’espérance Elle en apporte les fragrances Au ciel où chante son destin En contrepoints. Comme une fleur en ce jardin Est effluve de la pensée Qui veut danser Aux portes de l’éternité. Frêle, aux lèvres, refrain,...

Lire la suite

Supercherie

Supercherie

Théodore Géricault, (1791-1824), Portrait d'une femme folle Elle s’engueulait seule avec le monde entier, Lançant l’imprécation au milieu de la foule. Pour qui son ire outrée ? À qui s’adressait-elle, Flamme dardant son fiel où tant d’autres se taisent...

Lire la suite

Tra la la !

Tra la la !

... D’une larme salée, il mouille un peu son lait… « Une gifle ? » Il renifle : évitée, la mornifle... « Je veux pas, dit l’enfant, Na, c’est comm’ça Tra la la ! » Il ne sait plus pourquoi Ca va pas Le p’tit gars ; « Je veux être en colère Tra la lère...

Lire la suite

N’y vit dix vies ici

N’y vit dix vies ici

Je suis venu, J’ai vu, Des recrues, Les vains crus. Qu’ai-je cru De ces crues, Des revues De ces vues ? Rien de plus Las, perclus, Et reclus Que des songes inclus, Des mensonges ardus Et des rires perdus. février 2014

Lire la suite

Inventaire

Inventaire

Mon âme jetterez, quand je n’y serai plus,Vos poubelles emplies de l’homme que je fus,Encombré des bricoles, restes, et miroirs,Livrant au clair obscur secrets de mes tiroirs. Paperasses noircies de césures, de versOù vous ne voudrez pas sentir, de mon...

Lire la suite

Ultime contrejour

Ultime contrejour

Un glas vient de sonner plus fort en mes contrées, L’air a fraîchi, soudain, elle a fuit, la fauvette, Et l’ombre se dessine aux lisières des pins. Le crépuscule, en l’aube, a déjà ses confins, Ce qui de nous s’écoule est une onde muette Et chaque jour...

Lire la suite

Élégie

Élégie

Corolle insoupçonnée un poème surgit Dans la fange du jour. Le poète régit Son verbe et sa pensée, virtuelle, secrète, Elève l’ambroisie que son humeur sécrète. La muse, courroucée, daigne enfin lui ouvrir Maussade, son cœur las ; dans le sein d’un soupir...

Lire la suite

1 2 > >>