Indignation

Indignation

... Et que restera-t-il des atroces souffrances, / D’un petit enfant mort d’avoir été battu ... Le petit Nicolas venait d’avoir neuf ans.Il n’est guère commun d’avoir, en grand, son nomSur la page imprimée, en une du journal,En cet âge innocent où l’on...

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En ma trame ordinaire

En ma trame ordinaire

... Le guérir est un port au seuil de mes yeux clos ... Comme une métaphore, en moi, la maladie Ronge mon corps meurtri du feu de la douleur ; Ce n’est plus l’âme seulement qui geint sa peine, Et je grince des dents pour duper ma misère. Le mal en moi...

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Passereau

Passereau

Albert Hartweg, Appel de lumière, aquarelle (détail) Un peu de moi offert au seuil du néant bleuEn ces parures d’ombre où nait la blonde aurore,Un peu d’éternité rêvée sous la lisièreOù l’horizon, chimère, inscrit son liseré. Je ne suis rien de plus que...

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Parvenus

Parvenus

Honoré Daumier (1808-1879), Oncle et neveu, détail Dans l’avenue où là, venu, J’attendais au coin de la rue Ton pas menu ; Passent repus les parvenus Se pavanant à notre vue, Les m’as-tu-vu. Ils s’habillent pour la revue Ne passant pas inaperçus En pardessus....

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Comme l'on crie

Comme l'on crie

... À moi ! Comme l’on crie ... / ... Face au morne infini, dans la prison de l’âge ... À moi le souvenir, à moi la gerbe ancienne, À moi, ton bon sourire et cette main pensive Dont tu couvrais ton front devant l’heure tardive, Inquiète, sans raison,...

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Offrande en la nuée

Offrande en la nuée

... Telle une humble prière anoblie par nos mains / Offrande en la nuée, lors, se dissoudre enfin ... Rendre à l’éternité ce qui lui appartient Au terme de nos vies, pour n’en plus rien saisir, Viatique d'un espoir intrus aux ailes d’ange. Là où l’infini...

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Ombres et lumières

Ombres et lumières

... La nature, au matin, chante ces mélodies ... Les nuées se poursuivent aux flancs des coteaux,Ombres et clartés jouent, les vents carguant la voile,Inscrivant sur les près une rime étonnéeDont le cœur attentif guette les prosodies. La nature, au matin,...

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Pour seul carême

Pour seul carême

... Mais un seul commandement, certes : Nulle loi qui blesse l'humain ... 1. Ma religion permet de rire, Mais interdit le sacrifice, Point de rite et rien à maudire, Futile et branlant édifice. Pour toute profession de foi Elle recommande l’ivresse,...

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Ping-pong

Ping-pong

Une table, un filet, deux raquettes, deux mômes C’est un ballet sonore, il s’ordonne à mes yeux : Ils dansent sans souci, en libres envolées, Leur chœur est un refrain double d’éternité. L’on saute, l’on s’écrie, on est surexcité, Là, contre le soleil,...

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Nécrose

Nécrose

Réplique de la Grotte Chauvet, Ardèche, France Jadis en ce limon s’éveillait un esprit,Au labeur de mes jours, dans l’inconscient de l’êtreIl s’élevait en moi comme une flamme netteUne âme en ce vain souffle où la parole naît. Et, dès lors aguerri, tout...

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Mensongères livrées

Mensongères livrées

Luca Giordano (1634-1705), Le retour de Perséphone, détail Creuse harmonie de la parole, Les mots nous masquent notre rôle, Levée de gestes incertains, Dédales vains de nos matins. Et l’on dégoise, fanfaronne, Sous le regard de Perséphone, On avance où...

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Quatre à quatre

Quatre à quatre

... Personnellement, je folâtre ... En regardant ce vain théâtre ... Puisqu’il faut être dans les temps,Au contre la montre des jours ;Ne perdre aucun de ses instants,Courir sans fin, courir toujours ; Puisque n’avons d’autre recoursEn l’aube tiède du...

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Mata Hari

Mata Hari

Mata Hari, née Margaretha Geertruida Zelle (1876-1917) Mata Hari à rit De son mari marri Là-bas la bayadère Adhère à son parti. Ainsi elle parie De Paris à Anvers Que sont partis, pardi ! Les cavaliers hardis. Hélas, on ne se rit De la cavalerie Mata...

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Tendre complice

Tendre complice

... Ivresse passagère, à minuit, nouvel an, / Flammes, fusées pétards et futile liesse ... 1. Des rires en éclats, des joutes de paroles,Les mômes dans la rue se jouent de leur jeunesse,Ivresse passagère, à minuit, nouvel an,Flammes, fusées pétards et...

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Philinte

Philinte

... Payer son triste écot à la pensée grégaire Pour fondre sa coulée dans la cire du moule ... Il se sont rassemblés, là-bas pour une fête, L’humain, en ces rumeurs, consomme sa défaite ; La stridence des cris, les rires appuyés, Sont le rituel sans joie...

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Coutils

Coutils

... Où le temps trame ses coutils ... Leste, je fais mes petits tris Au marché des mots en goguette, Manne du jour en mes fournils. Toujours pressés – où courent-ils ? Las passants cherchent une quête, Je demeure, seul et surpris. Certes, je n’ai rien...

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En sa crédence

En sa crédence

Johann Rudolf Feyerabend (1779-1814), copie de la Danse Macabre de Bâle La vie n’est qu’un songe virtuel Dans un réel sans conséquence, L’être est un épiphénomène, Matière en sa brève séquence. Et dans cette onde délétère Allons où le hasard nous mène,...

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Prince républicain

Prince républicain

Humblement dédié à l'éclatante modestie de tous ceux qui ne sauraient se reconnaître ici... Il aime à ressentir converger les regards Vers sa molle personne à l’heure du discours ; Tribun médiocre il a, en mesurant son verbe, Appris à dire peu tout en...

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Écho du ciel latent

Écho du ciel latent

... Ainsi se trace au jour ma forme en le réel, / Où je passe, étranger, comme un navire abscond ... Je ne sais pas pourquoi la vie me pèse tant Dans le décompte obscur de mes journées sans heurts, Où ne connais la joie, non plus que le malheur, Sur cette...

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Halètement

Halètement

... Oh, langueur retrouvée des bourgades, naguère ! ... Un îlot de silence, intense en centre-ville… Est-ce possible, enfin, que les moteurs soient tus ? Au minéral reflux de l’asphalte servile Une rumeur s'invente en nos cœurs impromptus. Une portière...

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