Aux forçats du réel

Aux forçats du réel

... Sans cesse à attiser leur ego de ficelle, ils lient mille paquets que chaque instant démêle ... Ils courent, sont pressés, les forçats du réel, Sans cesse à attiser leur ego de ficelle, Ils lient mille paquets que chaque instant démêle, Chaque projet...

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Condottiere

Condottiere

Le Verrocchio (1435-1488), statue du condottiere Bartolomeo Colleoni d'Andegavia Colleone, arrogant, dans le calme des rues, Toise en vain le passant sous le fer de son casque, Loin de Saint Marc, outré, qui fronce son regard Depuis la Renaissance, en...

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Hiatus des apparences

Hiatus des apparences

Francis Bacon, (1909-1992), étude pour un portrait de Peter Beard Il est une distance entre le soi et l’autre, Autant celle qu’on veut que celle qu’on subit, On projette toujours quelque creux ectoplasme Vers celui qui nous capte, absorbe ou bien séduit....

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Motetus

Motetus

Les voûtes de l'abbaye romane d'Orcival, Puy-de-Dôme 1. Nous fumes au banquet des âmes et des mots,Sous la voûte où vibrait, en dentelles de sons,Pure harmonie, la voix de ces maîtres anciensDont des plumes, naguère, ont tracé les pensées. J’y perçu les...

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À l’étoile superficielle

À l’étoile superficielle

... On s’y vient moudre, lacunaire, sa poudre en la meule d’espoir ... Déshabillé dans l’aube roide, Molesté par un jour sans joie, On retrouve, aux rigueurs du soir, Sanglant, son bord crépusculaire. On s’y vient moudre, lacunaire, Sa poudre en la meule...

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Egotisme

Egotisme

Vincent van Gogh, (1853-1890), l'Arlésienne, détail J’ai fait le tour de moi, c’est bon, j’en ai assez, Passons à autre chose, il suffit de ces rimes, De ces macérations aux matières intimes, De la déréliction d’un cœur cadenassé. Mais de quoi parlerai-je...

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Des petits mots

Des petits mots

William Hogarth, (1697-1764), "Midnight modern conversation", détail Pourquoi donc parle-t-on si l’on n’a rien à dire ? « Bonjour ! Comment ça va ? – Je crois qu’on va s’mouiller. Et à par ca tout va ? Eh bien ! On fait aller Ma foi, tant qu’ça ira !...

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Au frère défunt

Au frère défunt

... Puisses-tu à jamais, comme l’oiseau géant, Glisser sous l’horizon bleuté du firmament ... Tu viens de déserter ton vieux lit de souffrance…Pour toi j’espère un ciel, un Eden, un jardinOù ton âme blessée pourra, enfin, fleurir ;Mon frère, mon chagrin,...

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Salle des pas perdus

Salle des pas perdus

De nos jours on dit, plus prosaïquement, "salle d'attente"... On s’était retrouvé salle des pas perdus, Perdus dans la mêlée où s’immolent, ténus, Les destins fourvoyés, les âmes éperdues, Des hommes et des femmes que nul n’attend plus. Diffus, dans cet...

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Corbeau

Corbeau

Vincent van Gogh, (1853-1890), Champ de blé aux corbeaux, détail Ils vont, à petits pas, chaque jour en silence, Au parc, près de midi, à l’ombre des ramures. L’air est doux on croirait entendre ces murmures : « On est si bien, ainsi, ce soleil, quelle...

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Blessure

Blessure

Gustav Klimt, (1862-1918), le baiser (détail) Mon âme, berce-moi, j'ai le cœur douloureux. Le monde m'a blessé et j'ai besoin de toi, De ton corps qui m'enivre et s'ouvre à mon chagrin ; Mon âme, berce-moi, j'ai le cœur douloureux. Le monde m'a blessé...

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Quinte essence

Quinte essence

Un graffiti, quai Saint-Etienne à Strabourg, contemporain de l'écriture de ce poème... Je m'en allais, rêvant, comme à l'accoutumée, Par les rues adoucies d'un printemps trop précoce Et qui surprend, soudain, à l’heure de midi, Le promeneur frileux –...

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Le lien

Le lien

... « Dis-donc, c’est l’heure, on se prend l’apéro ! Gamin, tu veux un Pschitt ou bien un diabolo ? » ... Les samedis matin, au bas de mon immeuble, Un peu comme un ballet, vers les neuf heures un quart, Autour de leurs autos je voyais les voisins, Mollement,...

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Stylite

Stylite

Bas-relief représentant soit Simeon le vieux (?-459), soit Simeon le jeune (?-592) Effaré sous l’appel forclos de ma brisure, Je me heurte au vestige, où prospère le lierre, D’une muraille antique, et l’onde y persévère À creuser de ridules une âme qui...

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Runes

Runes

... Et puis toiser la mort en dessinant ses runes sur la terre, essaimées comme grains de hasard ... Inventorier la nuit de son verbe obsolète, Crever le noir manteau dont se couvrent les jours ; De ces trous de clartés nocturnes, sans regard, Déciller...

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Moulin à vent

Moulin à vent

... Nous sommes tout ensemble et la feuille et le vent, le temps qui nous appelle et l’éternel présent ... Le gamin poursuivait, sa raquette à la main,Les feuilles égrenées, dans la lenteur du jourPar une brise molle en l’automne indolent.Il riait et...

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Le diable

Le diable

Albrecht Dürer, (1471-1528), Le chevalier, la mort et le diable (détail) Incarné devant moi j’ai vu le diable, un soir. Je l’avais invité, comme à l’accoutumée, Dans cette solitude où est ma vanité. Il avait de l’allure, une fine élégance, Ni cornu, ni...

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Chronos

Chronos

Portrait du Fayoum Chronos est un dieu pâle, attentif et serein, Qui dessine à grands traits sa sombre perspective Et barbouille à la craie, en de grasses couleurs, Les visages cardés à l'aube des grands deuils. Et il danse, macabre marionnette, aux seuils...

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Ossuaire

Ossuaire

... Certes, il faut perdre un peu de notre pesanteur pour s'élever plus haut ... Le corps sait bien qu'il doit mourir, Il connaît le dessin de ses os sur la cendre. Il s'en fout, lui, de la métaphysique Et des pieuses paroles. Et l'âme, elle a beau faire,...

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L'espoir

L'espoir

Maurits Cornelis Escher, (1898-1972), "Dessiner" Ma main au bout de mon bras, Mes doigts au bout de ma main ; Le crayon au bout de mes doigts. Au bout du crayon la page où je griffonne, Au bout de la page, l'horizon ; Au bout de l'horizon ma voix qui...

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