Cul de sac

Cul de sac

Bas relief représentant la troisième des Parques, Atropos, coupant le fil de la vie (auteur inconnu) J’arrive, je le sens, au bout de quelque chose,Si ce n’est de l’année, peut-être de ma prose,Et si ce n’est d’une ombre, encore inassouvieEn ce non-dit...

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Fourmilière

Fourmilière

... Empêtré dans le faire essayons de penser, ... / Ainsi qu’en leurs ballet, mille obtuses fourmis ... Nous sommes harassés du chant des solitudes,Chaque jour un peu plus, mensonge à nos cœurs prudes,Habillés du manteau des vaines avanies,Comme oripeaux...

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Contresujet

Contresujet

Elias Gottlob Haussmann (1695-1774), portrait de Johann Sebastian Bach, 1748 Il aurait détesté, le vieux Bach de Leipzig,Détricotée soudain aux abords du néant,L’idée que son ultime et admirable fugue,Resta inachevée, son geste suspendu. Au moment qu’il...

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Giron

Giron

... Le corbeau du malheur, noir et terne giron / Croasse dans la nuit ouverte par son cri ... Je n'ai voulu remplir cet impossible rôle,Ce fardeau des douleurs qui s’imposait à moi ;J’ai fui loin des fureurs, dédaigneux de vos peines,Ingrat, je refusais...

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D’un noir sang d’encre

D’un noir sang d’encre

... Voyez ce chevalier à la pauvre figure,/ Prisonnier de son rêve, absurde pilori, ... Pourvoyeur attentif de ma propre détresse Je travaille sans fin à saper mon bonheur,Délavant mes regards au fiel de l’amertume,Je peins la nuit sur l’onde et le drame...

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Métro

Métro

... Dans ce monde poisseux, souterraine imposture / Où l’homme se déprend de l’humaine nature... La rame du métro souffle siffle, lamproieQui feule et se lamente, on dirait qu’elle broieQuelque chose, devant, morne et vivante proie. Brusquement emporté...

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Pour seule saison

Pour seule saison

... Et, dans cette géographie, / Je vais à l’amble, nostalgique ... Je suis le songe d’une étoile,Peut-être d’une galaxie ;En moi gîte, matière noire,La face cachée de la nuit. Je sais que l’univers me fuit,Que l’infini n’est qu’une moire ;Le doute est...

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À peine dessiné

À peine dessiné

Léonard de Vinci, (1452-1519), Saint-Sebastien, esquisse, vers1480, détail Je viens voir où j’en suis de mon prochain poème.Est-il à survenir, ou bien trop vague, encor,Pour naître de ma plume aux virtuelles instances ? Il n’est rien que je puisse induire...

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Vieille ravaudeuse

Vieille ravaudeuse

Hieronymus Bosch (1453-1513), "la mort et la misère", détail S’il s’en revient, le jour, et que je suis céans,Pareil à moi, encor, le cœur face aux néants,Béant dessous la nue comme un caisson d’horloge,Dans l’absence obstinée que le doute proroge ; Dis-moi,...

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Galion de misère

Galion de misère

... En l’abîme profond des vers que je refends, / Sont en mes flancs crevés mémoire de Sumer ... 1. Épuisé de ce dol où, folle, ma douleur,En mon âme broyée appose sa part d’ombre,Je trace ma misère au seuil de cet estran,Étranger à la rime où mon verbe...

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De ce qui nous consume

De ce qui nous consume

... À lécher cette plaie, en sa tanière, au soir, / On s’en fait le lieu même où vient gésir l'espoir ... Nul n’est inguérissable et, quelque grand qu’il soitLe chagrin se délave en nos âmes cavées.Oh, certes, on n’oublie rien, de strates en scoriesNotre...

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La chienne

La chienne

Détail de l'affiche du film "La chienne" 1931, de Jean Renoir (1894-1979) Dès le milieu de nos viesNous sommes déjà dans la mortL’on va l’on vient sur nos parvisLe muscle fléchit sous l’effort. À nos lèvres monte un cantique,Son funèbre, il nous équarritQuand...

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Reculade

Reculade

Ulysse et les sirènes, Vase à figures rouges, Vème siècle AV JC Qu’est ce donc, ce jour là, qui m’aura retenu,Lorsque le vide en moi excavait sa béance,Quand j’ai failli, en lui, tirer ma révérence,Simple, exact et lucide et soudain bienvenu ? Quand tout...

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Quarantaines

Quarantaines

... J’aimerai tant connaître, encor, l’aimable joute, / Et le tendre babil de l’oiseau roucouleur ... Un peu plus loin, là-bas, de verts enfants discutent.Je n’entends pas les mots mais le chant de leur voix,Leurs accents, leurs éclats. Cela monte, descend,C’est...

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Promeneur attardé

Promeneur attardé

Léon Joseph Florentin Bonnat (1833-1922), Job (détail) Au versant silencieux de la muse dolente,Telle est mon avanie en l'insomnieuse sente ;Et j'avance, monarque affairé de sa plainte,Mon ukase arrogant n'est qu'une âpre complainte. Empereur des minuits,...

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Omaha

Omaha

... La cale hélas, ah, fracassa / La rosace de ce gars-là, / Perspicace, qui se cassa ... Qui mena l’homme à Omaha ?Nomade, au dogme il s’adossa,Se lassa de là à Lhassa,Sa donne, manne, nomma là. L’amarre héla, la camaradeRadina au cas de l’aura,Crade,...

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Déramée

Déramée

... Au fond de nos tiroirs, reliés, contrecollés / Nos rêves de papier, froissés, sont vanités ... La poésie ainsi devient œuvre virtuelle :Adieu encre, papier, posture solennelle,On regarde les mots paître sur un écran,Troupeau, curieuse estive, pixels...

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Éveil

Éveil

... Éveille-toi, ma belle, et redeviens l'ogresse / Qui hante mon désir à l'orée de mes fièvres ! ... Reverse-moi, encor, de ce vin d'allégresse,Éveille-toi ma mie, le chagrin peut attendre ;Ouvre tes bras, j'y viens verser ma véhémencePour griser de...

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La mesnie

La mesnie

Enluminure extraite du Roman de Fauvel, XIVe siècle Encore une minute, je ne l’ai finie,Je me suis fourvoyé en ma dernière instance ;Souffrez que je reprenne un vers en cette stance,Fort bancal je le crains, vague et mal défini. C’était, comment vous...

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À l’estran d’équinoxe

À l’estran d’équinoxe

... Et l’aimable minois des bambins qui nous cernent / revers de notre âge quand nous sommes vieux ... L’enfance est la moitié, au moins, de notre vie,Au bout du temps elle est cet exil étonnéOù, malgré soi, souvent, mélancolie nous plonge :Peut-être...

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