Promeneur attardé
Au versant silencieux de la muse dolente,
Telle est mon avanie en l'insomnieuse sente ;
Et j'avance, monarque affairé de sa plainte,
Mon ukase arrogant n'est qu'une âpre complainte.
Empereur des minuits, je grave mon empreinte
En la rive nocturne et vierge de l’étreinte ;
Et l’ambitus profond de ma douleur intime
S’enchante, murmuré aux verseaux d’une rime.
Je n’ai connu le temps des vives chevauchées
Mes brumes furent lentes, cours effilochées
Aux lacis des bras nus de l’aurore incertaine.
Mon errance ne fut qu’en l’idée souveraine
Et je vaque, disert, aux contrées de l’ennui
Promeneur attardé des rives de la nuit.
juin 2016