Dur labeur

Dur labeur

... J’en appelle à la paix d’une prochaine sente / Et la camarde en rit ... La fatigue du mal et sa douleur tenace,Sourde et omniprésente aux berges de l’intime,Même si je ne flanche où l’âme a son intrigue,Use ma chair lassée d’être dans la tourmente....

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Carmin

Carmin

Egon Schiele (1890-1918), Les amants, 1917, détail Je sais l’âpre repos qui suit les bons tourments,Quand, sur ton beau sein lourd posant ma tête lasse,Je hume, après l’extase, en un calme bonheur,Le doux reflux de l’onde où il faut s’apaiser. Il me semble...

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Quatrain du matin

Quatrain du matin

Katsushika Hokusai, (1760-1849), Vent frais, par matin clair, détail Au matin, près de l’aube, où ma raison chemine,Il me vient ce débord où la pensée culmine.Lors, un poème nait au-delà de mes doigts, Éclat de vermillon que le soleil rudoie. août 2011 Abonnez-vous...

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Au chant de l’équinoxe

Au chant de l’équinoxe

Antonio CANOVA (1757-1822) Psyché ranimée par le baiser de l’Amour, détail De même on peut pleurer de joie, On peut sourire de douleur, Mystérieuses en nos crânes, Peines, bonheurs, ont mêmes vannes. Et l’âme se trouble confuse, Bouleversée, longue, diffuse...

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Racontars

Racontars

... Nous, inouï, disent Inuits / Sommes ici, en somme, ainsi ... Je vais vous compter mon histoire,Un, deux, trois quatre ; un, deux, trois quatre ;Elle déborde du grimoire,D’une page fait son théâtre. C’est l’histoire de l’addiction,Cinq, six, sept,...

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Sur une terre aride

Sur une terre aride

… De tous ces oripeaux, sur ma peau, comme un chancre … Vrai, je ne sais, toujours, les mots que j’ai écris,Cela me sort des doigts comme coule de sourceUne onde libérée de quelque bonde étrange. Et cela prend son cours, en ma rime se range,Mon âme s’en...

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Là mis cinq serres

Là mis cinq serres

... Oncques ne puis / Vous soulager / De sous : ragez ! ... Mon ami cher,Parfois trop cher,Qui m’écoutezMais me coûtez Je vous écris,Aigri, ce cri :Vous l’épuisâtesAh, qui puisâtes En mon crédit.Donc cet édit :Dès lors depuis Oncques ne puisVous soulagerDe...

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Jusqu’aux rives du soir

Jusqu’aux rives du soir

... Ma fête est terminée, pour vous elle commence, / Qu’elle dure en vos yeux, vestale de la vie ... Il y eut, de longue date, maints préparatifs,Les tables, les couverts, les ornementations,Le choix des vins, des mets, les listes d’invités,Choisir un...

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Vers les hauteurs

Vers les hauteurs

De la main du Maître de Leipzig, ces quelques mots : Choral Da Capo // Soli Deo Gloria Sourd au monde, souvent, j’ai mes conversations Que nul ne vient troubler avec un maître ancien ; La fugue sous ses doigts y peuple mon errance, J’écoute en cette voix...

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Au néant de nos yeux

Au néant de nos yeux

... Comme dans Cyrano, vain donneur de séné ... Le sourire contraint et la mine gênée, Deux inconnus, là sur le quai, vont se parler. Car il n’est pire chose, enfin, que le silence Et puisqu’on est ensemble, il faut que l’on babille. Lors, on cause du...

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Chamarrés d’espérance

Chamarrés d’espérance

... Chamarrés d’espérance autant que d’hébétude / Nous allons ... Serons-nous les enfants d’un futur sans mémoire, Blasés par impuissance et prisonniers du temps ; Corsetés dans l’avoir, dépourvus de visage, Monstres en devenir où l’âme se consume ? Il...

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Cigale

Cigale

... Il n’est point d’hémistiche, il n’est point de césure, / Dont ne sonne ton crâne en sa chauve tonsure ... Au carnet où s’incarne ma verve brumeuse,Un crayon de papier, la mine un rien songeuseGriffonne, à l’envolée d’une rime trompeuse. É trille,...

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Créature

Créature

... Et c’est un chœur en nous, ce lieu qu'on dit une âme ... Je me suis approché de ma béance intimeEt, penché sur ses bords, contemplé cet abîme ;J’ai scruté mon néant et j’ai aimé sa nuitOù mon âme, ulcérée, fut prête à se dissoudre. Qui donc a vu l’orée...

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Au déchant de la fuite

Au déchant de la fuite

George Cruikshank (1792-1878), « les enfants de l’ivrognerie », planche n° 2, détail Amis je récidive à la dive bouteille !Je veux boire, ce soir, à tomber de ma chaise,Quand ma bouche cariée, avariée par l’excès,Ne saura plus béer, même pour entonner....

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Semainier du vent

Semainier du vent

Henri Rousseau dit « Le douanier Rousseau » (1844-1910), La Cascade, 1910, détail Je ne me prends guère au sérieux, Quand même très sérieusement, J’accouple mes vers, deux par deux, Les polissant bien poliment. Un peu comme un douanier Rousseau, Vain...

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Coupes rases

Coupes rases

... Désormais des engins, ... élaguent ... monstres froids, / Ces princes de l’azur renversés sans égard ... Les sapins, vers le ciel, en vain, pointent leurs doigts : Leurs cimes vont bientôt s’effondrer sous le ciel, Le bûcheron s’affaire en ses sinistres...

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Veneur d’impuissance

Veneur d’impuissance

... Ainsi, veneur fardé de sa propre impuissance, / Nous rabattons, en nous, une meute de maux ... Il nous faut obéir à l’importun du jourEt suivre le sillon ou bien moudre le grain ;L’humanité se gâche à produire un levain,Ferment de pacotille aux âmes...

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Si proche du néant

Si proche du néant

... Rien, qu’une brise amère aux rêves d’océan, / Qu’une lisière, enfin, si proche du néant ... Au versant mystérieux de la muse indolenteIcelle est avanie en l’insomnieuse sente,J’avance, impur monarque en l’ego de ma plainte,Dont l'oukase arrogant n’est...

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Un regard dans l’onde

Un regard dans l’onde

Robert William Vonnoh (1858-1933), Coquelicots J’ai vu danser les hirondellesSur les coquelicots vermeils,Blondes, les moissons y vibraientSur les tiges, d’or couronnées. Le doux soleil du bel étéEmbrassait l’air d’éternitéEt mon âme en était saisie,Comme...

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Ainsi le vain espoir

Ainsi le vain espoir

Photo : B. Monginoux www.Photo-Paysage.com cc by-nc-nd Un peu plus de silence en la nuit murmurante,En l’incise du jour, tout juste avant l’aurore,Quand le noir d’encre bleue vacille en l’indécis,Et que demain vient naître au chevet qui le nie. L’âme...

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