Giron

Publié le par Lionel Droitecour

... Le corbeau du malheur, noir et terne giron / Croasse dans la nuit ouverte par son cri ...

... Le corbeau du malheur, noir et terne giron / Croasse dans la nuit ouverte par son cri ...

Je n'ai voulu remplir cet impossible rôle,
Ce fardeau des douleurs qui s’imposait à moi ;
J’ai fui loin des fureurs, dédaigneux de vos peines,
Ingrat, je refusais de voir votre déroute.

Hors de la débandade j’ai tenté ma route
Tournant le dos au seuil des fraternités, chaînes.
Mais on n’échappe pas à ce qui gîte en soi.
Tel un oiseau songeur et qui toujours nous frôle,

Le corbeau du malheur, noir et terne giron
Croasse dans la nuit couverte par son vol,
Où l’on travaille, amer, à sa propre défaite.

Ouvrier de névrose au milieu de la fête,
Comme un enfant mort-né saignant à notre col,
Nous ciselons les mots qui furent nos prisons.

avril 2007

Publié dans Autobiographie

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