Philinte

Publié le par Lionel Droitecour

... Payer son triste écot à la pensée grégaire Pour fondre sa coulée dans la cire du moule ...

... Payer son triste écot à la pensée grégaire Pour fondre sa coulée dans la cire du moule ...

Il se sont rassemblés, là-bas pour une fête,
L’humain, en ces rumeurs, consomme sa défaite ;
La stridence des cris, les rires appuyés,
Sont le rituel sans joie de nos corps ennuyés.

Paraître est, ici bas, une ancienne coutume,
Le social, empêtré s’y rend et s’y exhume,
Il faut faire semblant et donner son spectacle,
Au risque du dégoût de sa propre débâcle.

Hurler avec les loups sa petite métrique,
Avec les ânes braire ; en soi-même, amnésique,
En ce courant chercher, à se mêler aux gueux,
Une place en frayant son propre désaveu.

Là, dans le flot banal d’une trame ordinaire,
Payer son triste écot à la pensée grégaire
Pour fondre sa coulée dans la cire du moule,
En se pinçant le nez, au milieu de la foule.

Car plutôt que de rendre grâce au misanthrope,
Et d’Alceste payer le tribut interlope,
Il faut, du genre humain, partager la pitance
Et, Philinte, souffrir sa stérile jactance.

juillet 2012

Publié dans Citoyen

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L
C'est très joli, je découvre
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L
Merci, revenez-y, surtout !<br /> Voir peu à peu s'agrandir mon petit cercle de lecteurs est la seule rétribution que j'espère...