Pendard

Publié le par Lionel Droitecour

Jacques Callot, (1592-1635), Les misères de la guerre

Jacques Callot, (1592-1635), Les misères de la guerre

En potençarde place vais à défâmer,
Ma hure dépiécée, céans, jadis ventrue,
Démon l’on me proclame ou verbeux matamore,
Ribaud de mal forci, taiseux sus ma poterne.

Suis ce pendard noirci, ma panse est la giberne,
Becquetée, où mon suint nourrit la mandragore,
Sous le chanvre moisi, point de coquecigrue,
Y festoyent corbins, prompts à me désâmer.

Quand, mes derniers tendons, auront cavés les vers,
Esquelette serai, tantôt, que désassemble
Un saumâtre relent des remugles venteuses.

Et, mon crâne défait, roulant venelles creuses,
Esbaudira les gueux, gaminets ce me semble,
Qui balle se feront du chevet de mes vers.

‎juillet ‎2011

 

Publié dans La camarde

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