Essie
Essie est si svelte fillette,
Un peu fluette, pas muette.
Essie pépie, en son récit :
Toujours « et si... », et quoi qu’on die...
Jamais ne se le tient pour dit.
Ainsi Essie souvent maudit
Ceux qui sont marchand de vessies
Et savent tout de leurs messies.
Ceux qui dénient à l’indécis
Le droit de se décider si
C’est en ceci qu’ils ont raison,
Et qu’on chante leur oraison.
Essie sait si c’est illusion
Elle le dit, c’est dérision,
Se moque Essie de ces soucis,
Et des souris et des sous, si.
Elle préfère les questions
En ses concises ambitions,
Sont sises toutes additions,
Sujettes, certes à cautions :
Trois et trois six, et si, et si
Pérore Essie c’était pas si
Sûr et voici : trois étroits six
À Troie son œuf et neuf narcisses,
Ca fait combien, ça, trois fois rien ?
Puis ces seaux ci, plus six sauriens,
Mille patins mis le pantin
Au millepatte, hein ? Quel latin !
Mâtin ! Et moi j’en perds le mien…
Essie sourit qui le sait bien,
Elle me roule en sa farine,
Pour un bisou, Essie câline.
Puis me délaisse, peste, ensuite
Essie, sept, huit, hé ! Prend la fuite
Essie partie, Essie par là
Essie par ci, Ah, la voilà !
Essie c’est ma paramécie
Mon microbe, elle est sans merci,
Mais si l’appelle ma chérie,
Essie cesse d’être furie.
Tout ne va pas de mal en pis :
Nous nous aimons, et sans sursis,
Deux cœurs font un ? Mathématique,
Et la nique à l’arithmétique !
janvier 2014