Un ris s’en vient d’éclore
... Allons, d’un pas de plus, traçons, ultime jeu, / Une improbable sente où mon cœur s’encorbelle ...
Puisqu’il faut que j’attende, en la tombée du jour
Sans trop savoir enfin si demain sera là,
Si l’avenir prospère au rebours de la nuit,
Si l’achéron frémit où Caron tient sa barque,
Allons, grave ma vie, en ce lieu, quelque marque.
Puisque je loge encore en ma livrée d’ennui,
Accaparé du songe vain de l’au-delà ;
Puisqu’en la chair troublée de ce corps las et gourd
S’avance une menace obscure et solennelle
Allons, d’un pas de plus, traçons, ultime, jeu
Une improbable sente où mon cœur s’encorbelle.
Un ris s’en vient, tantôt, d’éclore à ma fenêtre,
Il demeure dans l’onde, à ma lèvre, un enjeu,
À ma voix déclinante une seconde à naître.
juillet 2015