À l’antique liesse
Un peu de neige, enfin, est tombée sur la plaine.
Mon cœur, qui se souvient des glissades d’enfance,
Par delà les grisailles, malgré la froidure,
En sourit tendrement et songe, au petit jour.
Car nous vivions naguère en ce radieux séjour,
En notre âme embellie des jeux de la nature ;
« Autrefois »... disons-nous, regrettant notre errance,
Et la nostalgie comble, en nous, la rive ancienne.
Mais c’est, en vérité l’ombre de la jeunesse,
Enfuie de nos mitans, que nous cherchons ici,
Et ce printemps des corps où vivre allait de soi.
En la vieillesse alors, l’heure toujours déçoit,
Maussade, en nos douleurs, la rade que voici
N’est que fade réplique à l’antique liesse.
décembre 2014