En l’onde nostalgique
Je voudrais m’échapper de la prison de l’âge
Et remonter le temps comme on remonte un fleuve,
Déroulant à rebours, sur la rive trompeuse,
La trame dévidée de mon renoncement.
Hâbleur, on est de soi le propre reniement,
Dans les plis incertains d’une eau sombre et boueuse
On cherche l’ambroisie comme on cherche une épreuve,
Dessinant sur sa face un possible visage.
Mais rien, de ce pantin, ne demeure à l’encan
Où la vie nous promet le sombre et le tragique
Et son masque de mort, ignoble, à l’horizon.
Allons, il ne nous reste, enfin, qu’une saison,
Demain est notre port en l’onde nostalgique :
Emporte un peu plus loin, poète, ton carcan.
février 2013