Gambades

Publié le par Lionel Droitecour

Gambades

Rêve donc, vieux gamin qui dors sous mes paupières,
Le bal n’est pas fini, l’enfance est éternelle,
Au moins jusqu’à plus soif, en ma bouche mortelle
Qui s'émeut, chaque soir, au déclin des lumières.

Gambade, d’ici là, dans ma fraîche mémoire,
Il n’est point de recoin que tu n’ailles hanter,
Non plus que de sonnet où tu viennes chanter,
Dans les secrètes voies de mon humble grimoire.

Comme une flamme vive, au mitan des étés
Tu passes et me ravive en mes vieilles clartés
Et parfois je souris de tes clairs apartés.

Tout lasse au vain naufrage où l’homme est invité,
S’y casse et cadenasse notre vacuité :
Tu demeures la trace où gît mon unité.

mai 2010

Publié dans Enfance

Commenter cet article