Marin des mots
Mortelle randonnée où la vie nous convie,
Le bonheur n’y parait que tel un invité,
Toujours à l’improviste et part, soudainement,
Sans qu’on puisse jamais, ce fat, le retenir.
On reste dégrisé où le jour va finir,
Navire sur son erre et nu de gréement,
Sans voile ni moteur, vainement agité,
Coque de noix sans but, par la houle asservie.
Nulle étoile, nul cap, si ce n’est que l’abime,
Et le naufrage sûr, où l’écueil nous appelle,
Les membrures éparses, l’algue et le courant.
Recherche, si tu peux, l’alizée murmurant,
La douce rade, instant que l’azur interpelle,
Et fuit, marin des mots, où te pousse la rime.
juin 2013