Dans la disharmonie
Ca ne va pas bien fort, je pousse ma douleur,
Demain, certes, parait un registre lointain ;
L’instant me suffira s’il n’a nulle couleur,
Comme ce gueux, ce rustre au bonheur incertain.
Ne me demande pas de bâtir un projet,
Je n’en ai plus l’envie, l’énergie ou le goût ;
Des idoles du jour en leur futile objet,
Le silence me va mieux que le fier bagout.
Je me sens séparé, décalé, à coté
De je ne sais quel jeu dont je reste forclos,
Mais dont la règle obtuse impose ses tempos.
La pendule s’angoisse au geste où je demeure,
Chaque seconde nuit au chœur détricoté
Dans la disharmonie dont je fais ma demeure.
mars 2015