Dans la disharmonie

Publié le par Lionel Droitecour

Peer Kresel (né en 1979), Punktuelle disharmonie

Peer Kresel (né en 1979), Punktuelle disharmonie

Ca ne va pas bien fort, je pousse ma douleur,
Demain, certes, parait un registre lointain ;
L’instant me suffira s’il n’a nulle couleur,
Comme ce gueux, ce rustre au bonheur incertain.

Ne me demande pas de bâtir un projet,
Je n’en ai plus l’envie, l’énergie ou le goût ;
Des idoles du jour en leur futile objet,
Le silence me va mieux que le fier bagout.

Je me sens séparé, décalé, à coté
De je ne sais quel jeu dont je reste forclos,
Mais dont la règle obtuse impose ses tempos.

La pendule s’angoisse au geste où je demeure,
Chaque seconde nuit au chœur détricoté
Dans la disharmonie dont je fais ma demeure.

mars 2015

Publié dans Fongus

Commenter cet article

A
C'est moi qui te remercie, cher ami, bien au-delà de ce que mes pauvres mots pourront exprimer...<br /> <br /> Déjà tu m'offres un espace où m'exprimer un peu, mais surtout, au risque de me répéter et d'avoir l'air flagorneur (mais après tout peu m'importe...) ces Vieilles Lettres sont pure merveille, et je ne me lasse pas de les parcourir et y dénicher tant de trésors !<br /> <br /> Je suis d'ailleurs persuadé qu'il m'en reste énormément à découvrir, et dans quelques mois lorsque le "monde du travail" m'aura "libéré", comme on recrache un noyau de cerise, vaguement désabusé mais pas totalement usé, je me fais à l'avance une joie de fureter de longues heures dans les allées fleuries de ton blog pour explorer les coins qui m'auraient encore échappés.<br /> <br /> Pour moi cet espace est un univers en soi, dont l'harmonie et l'apparente facilité font presque oublier l'énorme travail qui est derrière. <br /> Tout y est vivant, les magnifiques textes, les illustrations, les superbes musiques que tu nous fais découvrir, mais aussi tous les personnages et situations que par ton talent tu fais vivre ou revivre pour nous.<br /> <br /> Je ne pense pas te faire offense en t'avouant que certains d'entre eux sont devenus pour moi aussi des figures familières que j'ai plaisir à évoquer en pensée, ici une forte figure paternelle que j'aurais aimé connaitre, ici un ange qui passe et qui marque de son empreinte silencieuse tous ceux qu'elle a touché, et aussi cet enfant sensible et attachant qui déjà à l'époque pressentait tant de choses et que le destin m'a fait la grâce de connaitre à l'âge adulte ! :-)<br /> <br /> Tant de paysages et d'ambiances, de grandes interrogations sur ce qu'est la vie, son sens profond et la grande souffrance qui sous-tend nos existences éphémères... ah, et j'allais presque oublier notre vieille amie, si je puis dire, la Camarde, qui ne sort pas toujours grandie de tes brillants réquisitoires mais qui j'en suis persuadé doit être flattée d'être évoquée avec tant de talent et restera notre ultime rencontre en ce monde, celle qui nous ouvrira une porte vers l'inconnu !<br /> <br /> Pour tout ça, mon cher Lionel, et tout ce que j'ai oublié, je te dis moi aussi merci de tout cœur, ton blog est à ton image : un fidèle compagnon et un espace illimité où la vie, l'amour et et les idées foisonnent !
Répondre
A
"Ne me demande pas de bâtir un projet,<br /> Je n’en ai plus l’envie, l’énergie ou le goût ;<br /> Des idoles du jour en leur futile objet,<br /> Le silence me va mieux que le fier bagout.<br /> <br /> Je me sens séparé, décalé, à coté<br /> De je ne sais quel jeu dont je reste forclos,<br /> Mais dont la règle obtuse impose ses tempos."<br /> <br /> Très beau, vraiment... Merci de partager ces profondes pensées !
Répondre
L
Je ne sais pas, vraiment, si mes pensées sont profondes, mais c'est sûr, tes mots me font du bien.<br /> Merci du fond du cœur, cher vieil ami. Chaque fois que je t’entends faire "hum !", je m'accroche un peu plus fort à l'avis ...