Passager

Publié le par Lionel Droitecour

Rembrandt Harmenszoon van Rijn, (1606-1669), La ronde de nuit, détail

Rembrandt Harmenszoon van Rijn, (1606-1669), La ronde de nuit, détail

Je n’aimais pas assez la vie,
Certain qu’un beau jour elle quitte
Cet amas de mornes viscères,
Où je n’étais qu’un étranger.

Sans valise, va, passager,
Habitant de tant de mystères,
Il te faudra prendre la fuite,
Passer où la mort te convie.

Va, dans la nuit sombre et sereine
Où tu n’étais qu’un peu de bruit,
Sous la tombe, creuser ta peine ;

Vaque, au regard de l’infini
Où ton vague remords s’enfuit
Guetter, comme guette la graine.

novembre 2008

Publié dans La camarde

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A
Très beau et très vrai, ce poème...<br /> <br /> "Cet amas de mornes viscères" résume assez bien notre condition pour le moins précaire, le soi-disant "fleuron de la création" fait bien pâle figure et est sans doute l'une des créatures les plus fragiles et misérables de ce monde, malgré sa technologie qui lui donne un semblant de supériorité...
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