Lacenaire

Publié le par Lionel Droitecour

Pierre François Lacenaire,(1803-1836)

Pierre François Lacenaire,(1803-1836)

Tu le vois, ce pourceau, ce « merci » d’imposture,
Cette déloyauté de l’homme sans mesure,
Et puis, tout invoquée de mortelle apparence
Cette nuée d’or roux qui scelle ma carence.

Que vous dire de plus ma charmante oublieuse
Comme l’aile d’oiselle à la mouette rieuse,
Telle fille volage où l’horizon, beau fruit,
S’en vient peindre un hasard couronné d’un faux bruit.

Je reste en cet endroit, au plomb de ma semelle, 
Où le sort m’a jeté ; j’attends l’impur décret,
Sempiternel atour de la mort solennelle.

Nous verrons bien, demain, le lieu de ma dépouille,
Déjà l’indélicat s’approche, qui la fouille,
Qui n'y trouvera rien, pas même un vain regret.

janvier 2017

Publié dans La camarde

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