Dérives du temps
Je suis cet œil ouvert, attentif aux épures.
Mon oreille, aux aguets, entend, dans les murmures
Des arbres, des forêts, dans les rumeurs du jour
Une essence secrète où s’épanche un séjour.
Alors ma main s’avance aux pages que je froisse,
Dénouant, incertain, les fils de mon angoisse,
Pour tracer une sente en les discrètes voies
De ces échos lointains où s’accorde ma voix.
Et, frémissant, paisible, avide en ces instants,
Je puise un miel serein aux dérives du temps
Qui tente sa prière à ma lèvre stupide.
Là, parfois, dans la nuit, silencieux, timide,
J’écoute un chœur volage, esquissant un sourire
Aux rives extasiées de ce ciel où j’aspire.
août 2007