Au mépris des haussières
Je ne veux qu’illustrer, au fusain, chaque jour,
L’image que je suis et celle de ma peine,
Et puis un peu blottir au chevet de ma rime
Cette brève étincelle, en mes yeux, qui s’anime.
C’est quelque chose en moi de clair et de limpide,
Parure du néant aux lisières du vide,
Et je suis cet éclat d’une source sereine
Qui passe par ma voix, trace d’un long séjour.
Il est en ces arrêts d’indécises lumières
Et je trame ces mots dans l’ombre, bien souvent,
Seul comme un candélabre allumé en plein vent.
Mais à ne m’y soustraire il me vient une paix,
Et je vais, calme et droit, au mépris des haussières,
Alerte dans l’instant, allégé de mon faix.
avril 2013