Postérieure au vide

Publié le par Lionel Droitecour

Postérieure au vide

Autoportrait de Charles Baudelaire. Dessin à la plume (1860) portant les inscriptions :
« Ici, la bouche est meilleure ; d'ailleurs mêmes observations ».

J’ai rêvé Baudelaire aux grottes basaltiques
En sa vie antérieure où j’espérais languir,
Hélas, si je me rends sous son vaste portique
Je n’y trouve que moi pour écho de sa rime !

En son imitation autant que je m’escrime,
Je ne serai jamais cette pure odalisque,
Mes vagues vaguelettes sont, qu’approfondir
Ne sait qu’aux faux accent de mes pâles métriques.

Il n’est d’esclaves nus en mon appartement,
En ma cuisine encore, un peu d’huile de palme,
Et la dérision comme seule mystique.

Le moderne est un lieu de vulgaire musique,
Ma volupté s’y fonde en un déplaisir calme,
Paraphrase indolente où le verbe nous ment.

mai 2012

Publié dans Paraphrase

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