Conquérante
Au seuil de la maison, c’est une jolie fille.
Pierre de taille, immeuble de grès rouge, austère ;
On sent sur ses appuis la lourdeur d’un vieux siècle,
Sur une fresque, au mur, un angelot bien gras…
Elle, en ce jour d’été a dénudé ses bras,
Presque toutes ses jambes et son regard espiègle
Affronte, en sa jeunesse, un architecte, hier,
Qui s’indigne au linteau où sa grâce scintille.
Elle cause à l’amour d’un garçon effaré
De la sentir si proche, et si vive, et si belle :
Il a l’air d’un dadais en son grand corps hâbleur.
Mais on voit qu’elle l’aime et rit à l’intérieur ;
Pour une conquérante elle n’est point cruelle
Et son cœur, l’épousant, de candeur est paré.
mai 2007