Le palanquin

Publié le par Lionel Droitecour

Katsushika Hokusai, (1760-1849), Hodogaya sur la route de Tokaido, détail

Katsushika Hokusai, (1760-1849), Hodogaya sur la route de Tokaido, détail

Mes reins, ce soir, tassés d’une bonne fatigue,
Alourdies du labeur, mes cuisses sont nouées
Et puis mes yeux cavés, humbles face travail,
Dans la fierté du faire en l’effort consenti.

Car pourvu que l’on crée on est bon apprenti.
La besogne est corvée quand elle n’est qu’un bail,
Un geste répété, tripalium où, clouées,
Les mains d’un gueux s’emploient où le profit l’endigue.

L’industrie nous dément la joie de la récolte,
Elle nous veut rouage asservi aux machines
Et nos âmes brouets, prix d’un maigre pécule.

Or dans son palanquin, l’injustice spécule,
Monarque appesanti au creux de nos échines,
Qui mange dans nos cœurs le désir de révolte.

juin 2011

 

Publié dans Citoyen

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