Comme rayon de lune
Je ne suis que ce lieu où l’absence perdure,
Étranger à moi-même, y cherchant mes contours.
Certes, je le connais ce corps en ses débours,
Cette perte, céans, qu’est ma triste rature.
Enchaîné sans espoir à cet amas de nœuds,
En cette biologie façonnée par le manque,
Un doute en moi résonne, immuablement, que
Je tresse en ces échos comme dette de jeux.
Débiteur à jamais de ma propre infortune,
En entrelacs de mots je bâtis mausolée,
D’une crypte invoquée par la parole nue.
Ici ma petite âme et fragile inconnue
Berce une infante morte et douce inconsolée,
Pâle éclat sur ma peau, comme rayon de lune.
janvier 2013