Noël de guerre
Touchant comme un Jésus ce grand petit garçon
S’est endormi, tantôt, en l’église indolente,
Sur la banquette brune. Il dort, sans doute il rêve,
Silencieux amour au regard d’une mère.
Il est passé minuit, noël et sa chimère,
Le Christ est sur sa croix mais sur le chœur s’élève,
Anachronisme aigu où la crèche l’enfante,
Quand en l’assemblée nul n’entend cette leçon.
Paix sur terre, dit-on, quand partout va la guerre,
Guerre du fanatique ou du pauvre vaincu
Par le fric. Crucifié, exsangue l’être humain,
Qui lui-même en sa guerre attente au lendemain,
Pour ruiner la nature et compte en chaque écu
La dette de l’enfant qui s’endort sur la terre.
Lionel, 17 août 2016