Claveciniste
Sa main tremble et frémit aux cordes du clavier
Et, comme un grand oiseau déploie ses ailes blanches,
Avant que la musique emplisse nos cœurs humbles
Elle est là, toute entière. Là, dans ce corps plaintif,
De l’inerte instrument qui est son palliatif,
Des infinis, soudain, ainsi paraissent simples,
En l’âme illuminée, jaillie de quelques planches,
Sautereaux et boyaux. Et, tel un épervier,
Notre œil scrute au-delà de la chose visible
Une perfection ébauchée sur la terre.
La fugue chromatique en nos cœurs détermine
Un spirituel accord, où notre espoir culmine ;
Ardente vision qui peuple ce mystère,
Frémissante échappée, libre et incoercible.
31 décembre 2007