Sous les voûtes austères

Publié le par Lionel Droitecour

... Il est tant de silence où la parole ment, tant d’ombres sur nos vies sous les voûtes austères ...

... Il est tant de silence où la parole ment, tant d’ombres sur nos vies sous les voûtes austères ...

Epars, en la part d’ombre des matières noires
Il est un inconnu qui gouverne les mondes,
Et, devant cet obscur, émergeante question,
Il s’exhume, clarté, notre doute éphémère.

Ainsi avançons-nous en la sente première,
Emplis de certitude en l’interrogation,
Nous serons du côté de ces sources fécondes,
Et porterons le fer aux feux de nos grimoires.

Mais, plus le jour avance, la force décroit ;
Plus on mesure, en soi, la future échéance
Et le pas qui s’égare au défaut du hasard ;
Plus l’on sent, lentement, la différence intacte.

Alors, et peu à peu, comme on ferait un pacte,
On borne l’horizon aux fugues du regard,
Une simple équation nous semble une espérance,
Il est, en notre manque, un étrange surcroit.

Le vide nous appelle en amoncellements,
Nous sommes ce contraire have de suffisance
Qui fait, morne barrière aux lisières prochaines,
La dérive d’un corps en sa propre limite.

Et tout cela ressemble à l’ineffable rite
Où le réel se meurt et se charge de chaînes
Et l’on passe, remord sur la rive d’enfance,
Comme cet étranger ivre en ses errements.

Dans les éthers abscons, insondables mystères,
Les étoiles solubles dans le firmament,
Mouvement perpétuel sous notre œil qui les fige,
S’éloignent et nous fuient aux seuils impénétrables.

Le savoir est le lieu de nos âmes instables,
La déesse n’est plus qu’un mythe sans prodige ;
Il est tant de silence où la parole ment,
Tant d’ombres sur nos vies sous les voûtes austères.

mars 2015

Publié dans Spiritualité

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