Respiration

La ruelle est paisible à l'heure de midi,
Un violon mêle au loin sa note aux chants d'oiseaux
Et la torpeur s'en vient aux terrasses tranquilles
Assoupir lentement l'âme qui se dénoue.

Oh, moments délicieux, s'il se peut, portez-nous
En l'amoureux transport des choses inutiles !
Moments harmonieux, rares instants... J'ois au
Silence relatif des cités attiédies,

Vaisselles remuées en échos de vie sourds,
La plainte d'un enfant et le chant d'une mère,
Aux murmures de l’heure éclats, rires moqueurs ;

Trame quotidienne, appels vains et rumeurs,
Houle d’une marée subtile, singulière,
Respiration profonde et multiple des jours.

juin 1992