Vieux cuir

Publié le par Lionel Droitecour

Vieux cuir

Je lisais l’autre jour en quelque vieux grimoire,
Le roman édifiant d’une plume oubliée :
Livre d’un temps passé, relié pleine peau,
Feuillets fanés, dorés sur tranche et poussiéreux.

C’était en mon palais comme d’un vin trop vieux
La saveur affadie d’un mensonge trop beau,
D’une décente amour l’idylle contrariée,
Élégances de style en forme de ciboire.

Vingt tomes. Dans l’armoire, impeccables reliures
Que nul autre que moi de longtemps n’eut ouvert…
Comme des vanités des peintres l'artifice ;

Cadavre harmonieux et pesant édifice,
Tant de papier jauni, précieusement couvert,
Qu’on garde pour le cuir, aux vaines embrasures.

octobre 2008

 

Publié dans Sensation

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