Matin d’avril

Publié le par Lionel Droitecour

... Nous marchions lentement, nos âmes en goguette ...

... Nous marchions lentement, nos âmes en goguette ...

En sortant, ce matin, j’ai cru un bref instant
Que le givre d’hiver, ce roide maraudeur,
Avait glacé la nuit. Mais non… Le doux printemps,
Plus généreux que lui, en marchand de couleur,

D’un frais pastel vieux rose et blanches cotonnades
Avait repeint, joyeux, le bois sur le coteau ;
Epaulée virginale, appel aux promenades,
Où, futile, un poète apprête son pipeau.

Le merle à son sifflet semblait dicter la rime
Et le cœur vagabond, de l’humble pâquerette,
Je guettais, aux gazons, la grave collerette.

Là, dans l’air matinal où le bonheur s’imprime
Nous marchions lentement, nos âmes en goguette
Dans le séjour d’avril, au chœur pusillanime.

avril 2010

Publié dans Sensation

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