En l’ombre qui m’invite
Si je songe à l’enfant trahi,
En moi s’épanche un lourd chagrin,
En mon sein, où murit ce grain,
Comme un souvenir me salit.
Je n’ai nulle réminiscence
D’avoir été cet abusé,
Pourtant je sais cette nausée
Qui poisse la rive d’enfance.
La parole est la seule issue
Au cauchemar qui nous habite,
Lors je l’offre à l’âme inconnue.
C’est elle, en l’ombre qui m’invite
Et dit sa peine par ma voix,
Où son verbe est mon seul pavois.
mars 2013