Sombre éclat

Publié le par Lionel Droitecour

... L’acteur, grimé, se perd masque aux mille visages ...

... L’acteur, grimé, se perd masque aux mille visages ...

Ce moi, pluriel, enfoui en des limbes amères,
En ce grotesque amas de graisses, de viscères,
De muscles, de sueurs et de sang et d’humeurs
Cet élan, qui retient tout ce lot de rumeurs…

Multiple, désormais, je vais cahin-caha
Traînant partout ma peine et vulgaires tracas ;
Quand les autres jamais ne voient que personnages
L’acteur, grimé, se perd masque aux mille visages.

Innombrable matière avortée sous la lune
Capharnaüm étrange, indéchiffrable rune ;
Epars, en mes layons vagues et sinueux

Quelque jour la camarde tranchera ces nœuds.
D’ici là dans l’exsangue verbe, symphonies,
Je suinte en l’éclat sombre des polyphonies.

juin 2010

Publié dans Névrose

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A
J'aime beaucoup ce texte, tellement vrai quant à la multiplicité des personnages qui nous habitent et des masques que l'on porte.<br /> <br /> "Ce moi, pluriel, enfoui en des limbes amères,<br /> En ce grotesque amas de graisses, de viscères,<br /> De muscles, de sueurs et de sang et d’humeurs<br /> Cet élan, qui retient tout ce lot de rumeurs…"<br /> <br /> Qu'ajouter à cette description sans concession mais tellement vraie ? Peut être juste ce qui conclu en partie ton beau poème : "Quelque jour la camarde tranchera ces nœuds." !
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