Sombre éclat
Ce moi, pluriel, enfoui en des limbes amères,
En ce grotesque amas de graisses, de viscères,
De muscles, de sueurs et de sang et d’humeurs
Cet élan, qui retient tout ce lot de rumeurs…
Multiple, désormais, je vais cahin-caha
Traînant partout ma peine et vulgaires tracas ;
Quand les autres jamais ne voient que personnages
L’acteur, grimé, se perd masque aux mille visages.
Innombrable matière avortée sous la lune
Capharnaüm étrange, indéchiffrable rune ;
Epars, en mes layons vagues et sinueux
Quelque jour la camarde tranchera ces nœuds.
D’ici là dans l’exsangue verbe, symphonies,
Je suinte en l’éclat sombre des polyphonies.
juin 2010