Narcisse
Tous ces puissants désirs qui travaillent nos corps.
Désir d’appartenir, de prendre, de fouiller,
De fouir et de jouir ; l'appel de la violence
En bouffées, dans le sang, qui frappe sous la tempe ;
Jalousie effrénée de la bête qui rampe
Et là, sous notre peau, fouette la morne engeance
Où s’arrime son fiel ; port où s’en vient mouiller,
Aux rades de l’orgueil, le fruit de nos efforts.
Et tout cela s’avance au ciel de notre envie
Polluant de Narcisse, en la quête de soi,
Le rêve inaccessible où l’autre est un combat.
L’ego qui nous dirige est un maître ici bas,
Protagoniste aigri des marées de l’émoi,
Péroraison absurde aux frontons de la vie.
août 2007