L'arbre du vent
Creuse, la remembrance…
Que sait-il de la Creuse, celui qui y vécu enfant quelques poignées d’heures au temps des canicules, des charretées de foin, des tartines et de l’insouciance ; qu’en sait-il, celui qui l’a quitté au seuil de l’âge adulte, pour n’y revenir, vieilli, qu’au temps des nostalgies ?
Cette Creuse là n’est qu’un rêve paré des vives couleurs d’un paradis perdu, habité des sourires qui se tournaient, émus vers une âme en jachères ; un pays d’illusion réinventé, aux soirs d’hiver par un cœur désabusé qui s’empanache de poèmes.
Dans ma mémoire, « L’arbre du vent » était une maison solitaire au bord d’une route et, près d’elle, un arbre si haut, si haut, si grand, si vaste pour moi qui était si petit…
Elle est toute pimpante, aux abords Montaigut, dans le Puy de Dôme. Jleurissait là un rameau éloigné de ma famille maternelle, dont les racines plongeaient un peu plus loin, à Letrades, aux confins de la Creuse pentue et des Combrailles.
Ces noms qui me sont chers, ceux des êtres et ceux des lieux, des bêtes et des choses, toponymie des corps perdus, résonnent en moi, parfois jusqu’à passer le seuil de mes lèvres. Ils dictent alors à mes doigts gourds, qui s’appliquent aux lignes brisées des vers, la mélopée discrète d’une petite musique d’émotion.
Qui donc viendra se perdre en ce lieu-écrit aux sentes désuètes d’autrefois ? Qui s’en viendra gésir sous les ramures de cet arbre de papier aux feuilles noircies d’encre sèche ? Qui parlera, désormais, pour ceux qui se sont tus, qui donc fera germer leur mémoire au pays de chimères que devient un jour le passé ?
L.D.
152 pages — 12 €
format 14,5 × 20,5 cm
ISBN 978-2-917292-03-7
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Mais L'arbre du vent,
c'est aussi une aquarelle de mon ami Albert.
Et à y regarder de près, vous saurez pourquoi elle s'intitule ainsi...
Quant à L'arbre du Vent, dans la réalité, c'est ici :
