Baucis sans Philémon

Baucis sans Philémon

Arthur Rackham (1867-1939) Philémon et Baucis, détail Devant moi, jour à jour, je t’aurai vu vieillir, Jadis, cette promesse nous nous l’étions faite, De ne point nous quitter : l’amour est éternel, Au moins pour les amants dans la fête d’aimer. Certes,...

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Ce laquais lent

Ce laquais lent

Jacques Lacan (1901-1981) n'était pas là quand les cancans des cas lents, se calant, allaient se décalant C’est quand t’y vas au Vatican Vaticinant ton viatique en Vaccinant ta tique à l’encan, Hein, ma diva, va, t’y vas quand ? Si l’endive ah, dive à...

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Brave devant le jour

Brave devant le jour

... Non pas un capitaine, un découvreur d’igloos, / Mais homme simple et droit devant l’ombre voleuse ... Il riait, l’homme tendre accoudé sur ma vie, À l’heure de l’aurore où j’étais à venir, À peine un bruissement, déjà mélancolique, Tel un manque habité...

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Hiver sans nom

Hiver sans nom

... Nos corps vers la souffrance apprêtent leurs convois, / Nous sommes à jamais parades de l’effroi... Non, je n’espère plus rien dans l’éther sans dieux, La vaine camisole où sont esprits verbeux, Accablés de la crainte où mourir les domine, Se dupant...

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Rimailleur

Rimailleur

... La feuille morte est à Prévert / L’automne à ceux qui ont le temps ... Dans le beau jardin qui foisonne Sur un banc, l’heure après midi, Par un beau jour doré d’automne Amer, un poète a écrit. La muse n’était pas loquace, « Un vers sur deux », a-t-elle...

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Une sottie, une liesse

Une sottie, une liesse

Jan Steen (1625/26-1679) , La salle de classe, détail Après l’aubade du matin, Le cœur repus par ma détresse, J’avance, aux frasques du destin, Enamouré de ma paresse. Eh quoi ! Faut-il toujours bouger, S’agiter, bousculé sans cesse ? Je veux en cela...

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Môle de l’absence

Môle de l’absence

... Cherche, vain histrion le radoub de ta voie ... J’ai éteint le dernier lampion des jours passés Dans les lueurs froidies du petit matin blême. C’est ainsi de nos fêtes bientôt désertées, Dans le joug retrouvé de notre solitude. Hier rejoint sans heurt...

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Vieilles anches

Vieilles anches

... En la courbe du soir oyez, mes vieilles anches, / Musiques d’autrefois en habit des dimanches ... Ma tête lourdement penchée sur l’écritoire Et la nuit qui s’avance abonde mon grimoire, Ma main sur le clavier court, à moins qu’elle danse, Douce est...

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Escortés de l’azur

Escortés de l’azur

Castor et Pollux, détail, par Vincent Coffigniez alias Vinsz (né en 1977) 1. Ami je t’ai reçu, souvent à cette table, Nous parlions de nos vies, entrechoquant le verre, Futiles, nous aimions les plaisanteries grasses Où la ficelle est grosse et fumeux...

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Petit déjeuner

Petit déjeuner

... La fleur jaune des boutons d’or / Blondeur égarée dans le beurre / Qui disait la chanson des prés ... Je léchais consciencieusement, Du bout de ma langue râpeuse, À ma lèvre, mouillée de crème, L’onctueuse moustache blanche. La chaude odeur du lait...

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Sotto voce

Sotto voce

... Mille voix sans visage implorent l’émotion / Qui vibre, chanterelle au bord de la passion ... Pourquoi donc une voix émeut-elle à ce point Notre âme qui s’étanche à des lèvres, au loin, Entrouvrant une veille où le mal se dissout ? Aria déchirante...

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Partage, oh, Phaéton

Partage, oh, Phaéton

... Demain n’épuise pas la volonté du jour ... Il est tellement de poésie dans le monde, Si discrètement déployée, partout, Comment se peut-il que la laideur l’emporte, Du moins dans l’apparence ? Creuse, creuse limier du réel Il n’est point temps de...

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À peau, strophe

À peau, strophe

... Juste le sujet d’une strophe ... La mort n’effraie le philosophe. Ce n’est pas une catastrophe, Juste le sujet d’une strophe Dont son âme vous apostrophe. octobre 2015

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Couronnement

Couronnement

... L’enfance vibrionne, festonne, baroque, / Les échos ravivés de nos heures premières ... Je contemple l’enfance un peu comme la mer, Quand le regard aigu des filles, des garçons, Des petits cœurs tout droits et des âmes qu’ils ont, Questionnent dans...

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Morne friche

Morne friche

... Au passeur il faudra payer, / Poète, et songe à monnayer / Ton tribut sur ta langue morte ... Orphée implorant Eurydice, Un mot est une cicatrice, La page blanche un Achéron Où veille l’éternel Caron. Au passeur il faudra payer, Poète, et songe à...

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Indédicace

Indédicace

... Quelle pauvre lueur, en la noirceur extrême, / Que le chant incertain et vague du poème ... Que dire à cet ami que le chagrin détruit, Quand le mal assassin a vaincu l’espérance ? Lorsque, dans la souffrance, à la porte du deuil, On voit, non pas...

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Wir ruffen zu dir

Wir ruffen zu dir

... Pater noster et Requiem Ne sont pour moi : « Et libera ! » ... Cela chantait à voix rugueuses « Maria wir ruffen zu dir » L’humble chapelle en résonnait, Les vitraux, je crois bien, tremblaient… Je ne sais quelles fois comblaient Ces cœurs où ce vain...

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Coliloque

Coliloque

Scène de lavement au XVIIIe siècle. Museo Nacional do Azulejo, Lisbonne (Portugal) Je suis tenu à l’affligée Par quelque douleur d’abdomen, Et, constipé, j’ai l’âme pleine D’une pensée sotte et figée. Fi donc toutes élévations Hors du silence de ce corps,...

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Morte saison

Morte saison

Charles-François Daubigny (1817-1878), Soleil couchant, détail S’en vont mes songes rutilants Au pays de morte saison, Espérance viendra demain M’en porter d’autres, des plus grands. Et lors j’irai vers les couchants Avec mon âme dans mes mains, Les yeux...

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Féal

Féal

Gustave Caillebotte, (1848-1894), Jeune homme à la fenêtre, détail Plus rien d’autre, ce soir, aux croisées d’amertume, Que mon cœur las et lourd, environné de brume, Et la désillusion pour porter ma rancune, Dont le ressouvenir, désormais, m’importune....

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