Vers la nuit

Vers la nuit

... Antre d’obscurité, ses volets en clôture, mon âme en la maison est un ventre d’ennui ... La nuit ne nous a pas apporté la fraîcheur, Le mot de canicule s’inscrit à mon front, Chaque geste paraît un inutile affront, Le temps, plus que jamais, est un...

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Fruits rouges

Fruits rouges

... Fruits rouges et souvenirs verts... 1. Nous allions chercher des cerises : « Défense de monter dans l'arbre ! » Enfant je découvris, mythique, La belle corne d'abondance. Prendre, saisir et grappiller, Les doigts collants de ce sang pourpre, Au suc...

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Chantez pour moi...

Chantez pour moi...

Avant le Droit du travail un ingénieur pouvait être mortellement défenestré par des mineurs exaspérés (26 janvier 1886 à Decazeville) ; des enfants ouvriers de 11 à 20 ans se faisaient massacrer à coups de fusil de guerre dans les rues de Fourmies (1er...

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Vagues murmures

Vagues murmures

Jan Van der Meer, dit Vermeer (1632-1675), Vue de Delft, détail Quand je m’endormirai, serein devant la nueEt tout persuadé de ma gloire posthume,Je n’aurai nul remord et la muse, farouche,S’en viendra adouber ma dépouille terrestre. Au reste, qu’en saurai-je...

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Creux rituels

Creux rituels

... Mes contes ne sont que d’octets ... nuls tomes ou poudreux grimoires ... Ce soir, un peu découragé, J’hésite au seuil des mots dormant, La page frémit sous mes doigts, Le verbe à ma lèvre fredonne. Allons, c’est bon, je m’abandonne, Aparté, encore...

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Territoire étranger

Territoire étranger

... et, sous la feuille blanche il est un seuil livide ... Il est en mes remords, ainsi qu’une amulette, Un talisman de verbe où ma rime s’emploie, Totem inaccompli de ma propre chimère En l’abside ajourée que mon rite déploie C’est la trame ignorée où...

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En la nuit qui s’avance

En la nuit qui s’avance

Gustav Klimt, (1862-1918), La mort et la vie 1908, détail Dans l’étrange huis-clos de mon âme en carence Déroge la cadence où puise ma souffrance. Ainsi j’ai mon errance en toute déshérence, Sans fin sera la faim où est ma désinence. Je n’ai été, je pense,...

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Quand l’étoile se flingue

Quand l’étoile se flingue

... Où l’outarde m’en dit, si l’effendi se farde on tarde à l’incendie ... Je réponds à la pelle À l’appel du répons, Dont le renom d’icelle À la selle, crénom, Mendie à l’incartade Où l’outarde m’en dit : Si l’effendi se farde On tarde à l’incendie....

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Étranges nacelles

Étranges nacelles

... La galaxie s’épanche aux pétales des roses ... Il faut un monde entier pour faire un être humain,Et tout un univers pour en faire un destin ;L’homme multiple naît du multiple des causesLa galaxie s’épanche aux pétales des roses. Et ce qui se défait,...

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Impossible rime

Impossible rime

... Mais Terpsichore fait la moue ... J’ai compris ce qu’il faut pour être reconnu :C’est le football, enfin, en poète inspiré,Que je dois désormais servir en cette rime. Las, je n’y connais rien ! Que dire en l’heure prime,Des artistes du pied et du...

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Chœur perdu

Chœur perdu

... Il ne m’en reste plus qu’une tristesse grise, au jour décoloré dont je me sens floué ... L’expression familière et qui était la tienne, Sur ton visage, là, intact en ma mémoire, Mais désormais dissout, toi qui dors sous la terre Au sourire d’un autre,...

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Les rôles

Les rôles

... Je tiens le registre, au quotidien vaguant, des lettres de cachet que mon cœur vous adresse ... J’en ai payé le prix, de cette verve prude, Harassé dans mon coin mon lot de solitude Et marqué, comme fer au creux de mes épaules, La marque d’infamie...

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Insane dictateur

Insane dictateur

Charles Spencer Chaplin (1889-1977), Le Dictateur L’avenir est un peuple, il est souvent floué, Il n’est de république aux arcanes du temps, Mais un tyran cyclique aux arrêts sans appel, Qui sans cesse avilit et leste nos avoirs. Ne reste que le champ...

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Une vague frontière

Une vague frontière

Jean-François Millet (1814-1875), La Nuit étoilée, détail L’âme, comme engourdie, aux soirs de canicule, On berce son corps las devant le crépuscule, Aux lentes agonies de nos vaines suées, Nos échines vaincues, gisent exténuées. Penser devient un leurre,...

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Multiple absence

Multiple absence

... roches inconnues où j’inscrivais mes traces, dans des strates moirées, nautile solitaire ... Si c’est un mal curable, il peut être mortel. Est-il, en ma besace un reste d’avenir ? Calme, je m’interroge et je pense à mon terme, Je ne crains seulement...

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Deuils impossibles

Deuils impossibles

... Et l’enchevêtrement de nos peines passées... crisse comme les pages en l’album suranné ... Survivre à qui l’on aime est la grande souffrance Et rien n’abrège en nous la douloureuse errance Où divaguent nos cœurs, en l’impossible deuil Où meurt l’enfance...

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Sonnailles

Sonnailles

Bouillonnement, bruine et lumière, Aquarelle d'Albert Hartweg, détail Il me reste un écho où ma douceur se fane Et, comme une fragrance épandue sur ma vie, Elle colore un peu le joug de mes grisailles. J’en fait l’appel serein de mes vaines rimailles,...

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Hyène

Hyène

... Puis notre pauvre cœur, condamné aux morsures du temps, hyène affamée qui rit de nos blessures ... J’espère bien qu’un jour l’éternité me garde, Lorsque j’aurais rendu mon souffle, le dernier ; J’espère bien jamais ne retourner céans : Ce réel est...

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Doublons

Doublons

... Doux, blêmes vers aux lots des rimes doublez, mes verseaux holorimes ... Au carnet de mélancolie, Au quart, naissent élans qu’on lit Mes maux sombrent en hérésie Mes mots sombres sont poésie. Doux, blêmes vers aux lots des rimes Doublez, mes verseaux...

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La Parque

La Parque

Alfred Agache (1843-1915) Les Parques, détail Ton pauvre corps rompu est couché dans la tombe. Tu ne reviendras plus t’asseoir auprès de moi, Nous ne partagerons plus le vin de ta vigne, Tes jours sont achevés : je n’ai plus que ton nom. Hier encore tu...

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