Non avenus

Non avenus

... Le muscle, le nerf et la peau, au cataclysme de l’aurore sont bercés de vaine illusion ... On ne fait qu’amuser la mort, Nos poèmes et nos chansons, Nos danses et nos fariboles, Leurre morne et phantasmes sont. Dans le réduit de solitude Où s’épuisent...

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Meer

Meer

... Par cet océan de musique, mon œil s’épanche de ses larmes ... À nouveau j’ai eu ce matin, Doux et grave, mon entretien Avec la pensée du vieux Bach. Certes, me ressource en son art. En son clavier métaphysique Les fugues sont une métrique, À l’aune...

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Commémoration de l’intime

Commémoration de l’intime

... Voici, se ruinent pour jamais mes belles sentes de mémoires ... Se pourrait-il, dis, que tu meures, Hélas ! Mon vieux pays d’enfance ? Certes, bien sûr, je le sais bien, Tu périras avec mon cœur, Et mes souvenirs oubliés, Seront semences dans l’ivraie....

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Parade du paradoxe

Parade du paradoxe

... Comme un macabre danse, au chant de son remord, sous le tympan gothique, ignoble farandole ... Une page de plus pour apaiser l’angoisse Et cette étreinte crue où mon âme se poisse ; Comme en verbeuse trace une allitération, Aux ressauts des échos,...

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Au remord de la plaine

Au remord de la plaine

Théodore Rousseau (1812-1867), Sortie de forêt à Fontainebleau, soleil couchant Certes, je le sais bien, tout cela finira, Tous ces mots rassemblés en théories de verbe, Toutes ces fleurs fanées séchées en mes herbiers, Immortelles, bouquets de stances...

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Emile et mille

Emile et mille

Marie Laurencin (1883-1956), Réunion à la campagne (Apollinaire et ses amis), détail L’ami Émile à mille amis. L’âme, d’Émile est mise là : Là mit l’Émile les mille âmes De ses amis prisant l’Émile. Fébrile, je pile, dit-il. Utile Émile, ami des mille...

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Aux colombages

Aux colombages

Les fenêtres de la maison Kammerzell, à Strasbourg L’Ill, à l’embarcadère coule, résurgent, Et sur ses quais, vacants, vont et viennent des gens ; Ainsi le temps se fige, en l’ancienne cité, Colombages y sont trames d’éternité. Le pavé qui moutonne retient...

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Pluie d’été

Pluie d’été

... Mouillé d’une larme, au secret de son regret, comme bat le morne pavé la pluie d’été ... La morne pluie d’été Bat le pavé ; Morose, ici est un cœur lourd Amer et gourd. Au ciel où sa douleur se fonde Il nait une onde ; En son antre le temps semble...

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Tant pis

Tant pis

Ingmar Bergman, (1918-2007), image extraite du film « Le Septième Sceau » C’est grisaille, dehors, à petits pas l’automne Nous mène vers décembre, à gel et à froidure. Tant pis. La chambre est close, un feu brûle dans l’âtre, Sur ma lisière encore, il...

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Facondes

Facondes

... Et cette logorrhée dont le dol nous inonde ... pour apporter le vide aux confins de la terre ... Inutiles ces mots échangés sans passion, Amas entremêlés de molle componction, De certitudes vagues, de poisseux ennui, Bavures dans le jour pour déguiser...

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L’appeau hésite

L’appeau hésite

... Serein, beau, dix-sept ans ? Baguenauder, en faire, Des rimes et des vers, n’est certes, sérieux ... Y faut pas poèter plus haut que son Q.I. S’y fier, à versifier, six fiers ne persévèrent : Où qu’on pose un poseur, saurait-il composer ? Donne-t-en...

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Aux assassins

Aux assassins

Henri Désiré Landru (1869-1922) Il est des morts-vivants qui se portent très bien, Du moins dans l’apparence, où ils donnent le change. Bavards et sûr d’eux-mêmes ou brillants causeurs, Ils jettent avec art beaucoup de poudre aux yeux. Un silence et,...

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Nativité

Nativité

Sandro Botticelli, ( vers 1445-1510) Vierge à l’enfant avec deux anges, détail Un enfant vient au monde : Une aurore se lève. Une aurore profonde, Parsemée de son rêve. L’enfance s’émerveille Nous porte et nous inspire, En elle tout s’éveille, Et tant...

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Où est ma dormition

Où est ma dormition

Fra Angelico (vers 1400-1455), la dormition de la vierge, détail Pourrai-je raconter cet enfant que je fus ? Sans le trahir et sans mentir, honnêtement, Sans embellir jamais chacun de ces moments, Où il est demeuré dans le doute, confus. Petit, je ne...

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Jocaste

Jocaste

... Alors je m’agrippe à l’humain, de mon front, le chasse à grand peine ... Dans mon magasin de pulsions, Dont je maintiens la porte close, Je loge un petit tas d’horreurs. Il y a du sang, il y a du foutre, Aussi des larmes, la douleur, Le mal qui chante...

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Ce peu de temps

Ce peu de temps

... Epave chavirée dont la coque, crevée, suinte son désespoir en chaque moisissure ... On fuit, le plus souvent, sans penser au dédit, Quelque jour, on sait bien, l’huissier du temps perdu Viendra nous présenter le compte en son exploit : La dette, sous...

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Minotaure

Minotaure

Pablo Picasso (1881-1973, Le minotaure blessé Juste un instant, encore, il est temps de partir, Amis nous seront loin, chacun en nos brisées, Bientôt, le cœur éteint et l’âme consumée, Plus rien, de notre feu, qui brûle en ce brasier. Hélas en vos discours,...

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Au rustre vigilant

Au rustre vigilant

... La guerre est un Moloch qui affame le fort et le crime en nos mains un rustre vigilant ... Ils s’en vont défiler, tous, en bombant le torse, L’uniforme impeccable, armés de pieds en cap ; La geste militaire emplit d’orgueil les sots, La bêtise blindée...

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Amadis

Amadis

Eugène Delacroix (1798-1863), « Amadis délivre la Princesse Olga », 1860, détail Amadis J’ai accroché un songe aux fenêtres des jours, Repeint, de ma couleur, en ses primes rayons L’astre, de son œil rouge à contempler ma peine Et fait mienne sa joie,...

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Métronome des brisants

Métronome des brisants

... Frissonnement d’un ciel, à peine sensation, tracé par la croisée qui en fait une incise ... Devant l’orée du jour est une heure indécise En un ciel imparfait, comme une hésitation, Qui troque lentement ses nocturnes haillons, Et l’étoile en pâlit,...

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