Le tribut
Je suis en toi, toujours, tout entier sur tes pas,
Toi qui n’a pas foulé la terre des humains,
Qui veille cependant, je le sens sur mes voies,
Et me donne ta voix pour coucher tes andains.
Je suis, vois-tu, le clos de ta réminiscence,
Ce faible éclat diffus comme lampe tempête,
Cet espace ténu pour champ de ta conscience,
L’âme qui t’a reçu et te paye sa dette.
Dix-neuf mille cinq cent et quelques vingt-cinq jours,
Deux mil neuf cent trente trois poèmes comptés,
Cinquante trois mil fois une rime essaimée ;
C’est ce qu’il ma fallu, enfin, ma douce aimée
Pour comprendre ta place en mes vers escomptés
Et te payer tribut d’une moisson d’amour.
juin 2012