Le toucan
Je voudrai, quelque fois, renaître au clair matin,
Déshabillé de ce, qu’hier, fut mon destin.
Et, par la nuit lavé de toute pestilence,
Comme un enfant du jour colorer le silence.
Hélas, tel un boulet le remord nous ficelle,
En nous toujours il vient et nous cherche querelle,
Et ce débat profond de l’intime et du chœur
Nous égare souvent et souvent nous écœure.
Ainsi, brinquebalant on va l’amble à l’encan,
Un peu comme l’oiseau qu’on nomme le toucan,
Le bec multicolore et mutique, pourtant.
L’essentiel, indistinct, est tût, nous écourtant,
Et l’on bat sa mesure en des enharmoniques,
Comme un musicien sourd à toutes les musiques.
juillet 2012