Crécelles
Mornes, désabusé, lentement je m’amuse
À froisser sous mes pas l’automne en sa jonchée,
Et le tapis d’or brun qui bruit sous mes semelles
D’un antique refrain chante la ritournelle.
Ainsi, jadis, confiant en l’aurore nouvelle,
J’allais traînant les pieds au rythme des crécelles…
Las, comme au soir s’éteint la lumière, étanchée,
De l’arrière saison le déclin nous abuse.
L’automne désormais inscrit en moi l’écho
De tant d’hivers passés que mon âme y frissonne,
Dans la brise fraîchie où mon cœur las se fige.
En ce murmure ancien, mon humble voix s’afflige,
Et la voûte du temps, insatiable, résonne
De la grave rumeur où passe mon écot.
octobre 2008