Valétudinaire
J’aurai bientôt écris cinquante fois mil vers,
Je m’en sens vermoulu comme un vieux solitaire,
Le bois de l’écritoire en va tomber poussière,
À force de porter ce minable travers.
Fourbu de ce labeur où sans cesser je trime
Hélas ! N’ai publié qu’une poignée de rimes
Et je reste forclos en mes déserts intimes,
Obscur écrivaillon sans gloire ni estime.
Pourquoi t’obstines-tu en ton cinquantenaire
À fourbir cette foi de valétudinaire,
Cacochyme bagnard de ta plume grégaire ?
Comme un moutard aimant qui dessine des fleurs,
À l’aveugle marâtre en lui offrant son cœur,
Je suis de cette engeance à cultiver les pleurs.
avril 2012