Valétudinaire

Publié le par Lionel Droitecour

... Et je reste forclos en mes déserts intimes, / Obscur écrivaillon sans gloire ni estime ...

... Et je reste forclos en mes déserts intimes, / Obscur écrivaillon sans gloire ni estime ...

J’aurai bientôt écris cinquante fois mil vers,
Je m’en sens vermoulu comme un vieux solitaire,
Le bois de l’écritoire en va tomber poussière,
À force de porter ce minable travers.

Fourbu de ce labeur où sans cesser je trime
Hélas ! N’ai publié qu’une poignée de rimes
Et je reste forclos en mes déserts intimes,
Obscur écrivaillon sans gloire ni estime.

Pourquoi t’obstines-tu en ton cinquantenaire
À fourbir cette foi de valétudinaire,
Cacochyme bagnard de ta plume grégaire ?

Comme un moutard aimant qui dessine des fleurs,
À l’aveugle marâtre en lui offrant son cœur,
Je suis de cette engeance à cultiver les pleurs.

avril 2012

 

Publié dans Art poétique

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