Au-delà de ce corps
Cela file, rumeur, aux fenêtres du train,
Le monde ainsi n’est plus qu’en cet écoulement,
Ne suis-je, en ce torrent, comme une particule,
Qu’un fétu de matière emporté au néant ?
Et qu’est ce qui me tient plutôt qu’épars, céans,
Entier, devant ce flux, jusqu’à mon crépuscule
À contempler mon doute sous le firmament,
Pareil à l’incarnat que prépare le grain ?
Mon âme en ces andains comme gerbe est liée :
Quelle moisson germée là où le jour finit,
Et quel sera mon fruit au-delà de ce corps ?
Est-il une semence au cœur de mes remords,
Suis-je de ces échos qui peuplent l’infini,
Ou rien qu’un peu de pluie sur la terre oubliée ?
février 2013