Le portefaix

Publié le par Lionel Droitecour

... Je suis cet ouvrier obstiné de son geste, / Ce portefaix qui pousse un peu plus loin sa vie ...

... Je suis cet ouvrier obstiné de son geste, / Ce portefaix qui pousse un peu plus loin sa vie ...

Je m’en vais entreprendre un poème nouveau.
Nouveau, est-ce le mot quand j’ai le cœur ancien ?
Quand mon âme à l’encan trousse sa ritournelle
Et mille fois convoque une rime éternelle ?

Pourquoi donc cet écho, toujours, se renouvelle
Entre mes mains rompues au verbe qui les scelle
Et toujours ce remord où je ronge mon frein,
Limailles échappées du fond de mon cerveau ?

Je suis cet ouvrier obstiné de son geste,
Ce portefaix qui pousse un peu plus loin sa vie
Dans l’étrange charnier d’une douleur intime.

Et je courbe le front lorsque la muse intime
À mon esprit dictat où je suis asservi
Qui, sans fin, me poursuit comme rumeur céleste.

juin 2010

 

Publié dans Art poétique

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