Comme fruit de nature

Publié le par Lionel Droitecour

... J’inscris cette humble stase où mon cœur dévoile, / Averse en ce limon comme fruit de nature ...

... J’inscris cette humble stase où mon cœur dévoile, / Averse en ce limon comme fruit de nature ...

L’averse a délavé le sol pendant la nuit.
Les cieux restent couverts et la douce clarté
De l’aube s’en ressent, qui semble une prière.

Un peu comme le mur où s’accroche le lierre
Je viens ici, céans, pour faire un aparté.
Pierre philosophale à transmuer l’ennui,

Alchimiste affairé devant son œuvre au noir,
Je suis ce malandrin dont l’âme, d’un peu d’or,
S’en vient quêter l’obole au chevet de la muse.

Il est de ces parfums dont ma parole muse,
Fragrances délicates en mon corridor,
En mes appartements et mon sombre couloir.

Je suis tel l’habitant de son ile déserte,
Affamé de désir devant la luxuriance
Sans jamais nul répons en sa vague dolente.

Je recherche un regard dans une calme attente,
Les cieux sont, après tout, le lieu de l’espérance,
En ce silence enfin, parfois je me concerte.

Ainsi naît devant moi la page d’écriture,
Apostrophe d’un songe évadé d’une étoile,
En la forme livide égarée de mon sein.

Je ne sais de la nue l’orbe, ni le dessein,
J’inscris cette humble stase où mon cœur se dévoile,
Averse en ce limon comme fruit de nature.

juillet 2013

 

Publié dans Art poétique

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