Aux marées du monde
Écume, création, plutôt qu’une scorie,
Nous sommes cet ailleurs où parle un étranger,
Ce lieu pour le langage où le verbe culmine,
Cette tourbe enfiévrée où l’univers s’anime.
Diérèse inconsolée qui empourpre une rime,
Solitude intimée que l’aube détermine,
Écho, dans ce miroir, le temps vient nous changer
Qui voûte l’espérance au deuil qui nous charrie.
Nous sommes ce partage accompli du néant,
Pierre philosophale où l’alchimie du monde
Transmue notre matière en songe arithmétique.
Et, portée sur nos vies, la rive océanique,
Aux sédiments porteurs de notre humble faconde
Exhibe nos marées contre le ciel béant.
mars 2011