Melancholia
Je voulais vous tenir, environné des grâces,
Un discours pavoisé des charmes élégiaques
Et, vain poète obscur au front toujours penché
Tenter, pour une fois, de vous faire sourire.
Hélas, maussade muse, qu’est-ce, pince-sans-rire ?
Un vers malingre, éteint, sans force, effarouché,
Paré de l’indistinct des lunes insomniaques ?
Je sens ma belle humeur se perdre sur ses traces.
Défunte ma gaieté, suis-je de ses esclaves ?
N’ai-je donc pour palette, au tableau des rimailles,
Que de sombres couleurs pour fruits de mes entrailles ?
Ah je voudrai chanter, loin des mornes conclaves,
La fleur, l’été, le jour et la folle amourette,
Quand à mélancolie, toujours, elle branle ou me guette !
janvier 2012
Il y a tant de merveilleuses mélodies un peu, beaucoup, passionnément et jusqu’à la folie enluminées par le scat intarissable de la grande, immense, incomparable, éblouissante Ella Fitzgerald... J'ai choisi ici ‒ atypique au regard de son oeuvre, une délicieuse berceuse intitulée "Russian lullaby".
Je ne sais pas trop ce qu'il y a de russe là-dedans, mais chapeau, ma Dame. À peine deux petites minutes de musiques et c'est tout un monde, un univers qui scintille à nos yeux, jusqu'à y faire luire, brillante, pur instant d'émotion, une fugace perle d'eau salée.
Et c'est pas la peine d'aller me chercher Joe Pass pour faire couler ici une rivière de pleurs...