Au bourreau
Lâche la prise, enfin, toi ma vieille névrose,
Desserre ta mâchoire, il me faut prendre haleine,
Je sais bien, dans le fond, tu ne veux que je meure,
Ma chair, dessous tes crocs, est bien trop succulente.
Tu l’aimes, mon échine, elle est tendre et saignante,
Hein, bourreau, ta victime il faut que je demeure,
Que je supporte encor le fardeau de ta haine,
Et tu m’assailliras, va, jusqu’à la nécrose !
En ma poitrine, au moins, que ta main, sur mon cœur
Exsangue à force de répandre son humeur,
Laisse un peu de répit pour battre son tourment ;
Ton compte y trouvera, et même un supplément,
En ce verbe ulcéré que mon sein élabore,
Au mensonge louré des muses que j’implore.
mai 2012