Simple comme l’absence

Publié le par Lionel Droitecour

... Et le néant moqueur m’a désigné la nuit, / Simple, comme l’absence au fond d’un corridor ...

... Et le néant moqueur m’a désigné la nuit, / Simple, comme l’absence au fond d’un corridor ...

Trouver l’autre, hors de soi, qui tinte et rebondit,
Miroir inaccessible de cet étranger
Qui rayonne, là-bas, où je me reconnais,
Qui raisonne, résonne comme un corps vibrant.

Je suis et ne suis pas tout en me célébrant
Par le verbe. Jadis, je m’y emprisonnais,
Je tentais d’exister, de croire, de changer :
Dans ce pareil au même mon avoir fondit.

Je demeure, nigaud, aux portes de la mort
Comme naguère, jeunot, aux portes de l’ennui :
Non, rien n’est survenu, seulement quelques rides.

Je me suis avancé vers des sentes livides
Et le néant moqueur m’a désigné la nuit,
Simple, comme l’absence au fond d’un corridor.

avril 2016

 

Publié dans La camarde

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